Interprofessions : les vignerons indépendants veulent en être
Les Vignerons indépendants de France (VIF) réunis en congrès à Nîmes les 19 et 20 avril, veulent faire entendre leur voix. Et les sujets ne manquent pas. « Je n’ai pas souvenance d’autant d’évolutions de chantiers ouverts dans la filière en si peu de temps», se félicite Xavier de Volontat, président des Vignerons indépendants.
Il y a d’abord la gestion par bassins de production voulue par le ministre de l’Agriculture avec son outil phare : l’interprofession par bassins, dont les missions ont été étendues par la dernière loi d’orientation agricole. Et les Vignerons indépendants comptent bien être de la partie. « Nous voulons être reconnus à notre juste valeur. Nous sommes convaincus de l’intérêt d’une interprofession forte mais celle-ci doit être gérée par les syndicats de métiers (Vignerons indépendants, Coopération, Négoce) afin de lui donner une vision économique des choses. Or, depuis dix ans, on nous mène en bateau, certains nous empêchant dans certaines régions d’y siéger. On ne laissera pas d’autres décider à notre place. Soit des ouvertures sont faites rapidement, soit ce sera un grand séisme », promet Xavier de Volontat, n’excluant pas dans cette dernière hypothèse une remise en cause devant les tribunaux d’accords interprofessionnels déjà conclus et étendus.
Un grand « séisme » en cas de litige
Autre sujet épineux : la réforme de l’agrément des vins à appellation d’origine contrôlée. «Voilà un dossier qui n’a fait l’objet d’aucune concertation. Je souhaite bon courage aux actuels présidents de syndicats d’appellation pour expliquer et mettre en œuvre cette réforme ». Et le ton monte encore d’un cran lorsqu’est abordée la question des ODG (organismes de défense et de gestion) appelés à succéder aux syndicats de défense de l’AOC. « Rien n’est clair dans cette affaire. Quelles seront les missions de ces ODG ? Qui y siégera ? Y aura-t-il un ODG par grande région ou par appellation ?» se demande le président des VIF.
Le fait que ces outils soient financés par une cotisation volontaire obligatoire augmente encore la colère des Vignerons indépendants. « Cela signifie que l’adhésion à l’ODG n’est plus volontaire mais obligatoire. Nous sommes totalement opposés à un syndicat unique». Et Michel Issaly, vice-président des VIF d’ajouter : « Est-ce l’ODG qui va décider de qui sera ou ne sera pas en AOC si l’on doit réduire la proportion de ces vins de 56 % actuellement à 20 % comme le demande le marché ?». Le message est donc très clair : « que les uns et les autres se méfient : si cela n’est pas remis en cause, nous ferons la révolution et c’est la base qui la fera », assure Xavier de Volontat. Le directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture, Jean-Michel Cadot, n’a guère apporté de réponses invitant simplement les VIF à une réunion de travail le 28 avril. Affaire à suivre donc.