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Intermarché teste la pêche à la palangre

La Scapêche vient de modifier un de ses chalutiers en palangrier. Sous la pression des ONG, le premier armateur français teste une pêche « plus diversifiée et plus responsable ».

Luc Lebras était patron du chalutier Héliotrope à la Scapêche. Depuis cinq mois, il se trouve aux commandes du chalutier transformé en palangrier. À 36 ans, il a accepté de relever ce défi avec l'armateur du groupement des Mousquetaires. En évoquant les premiers mois de cette expérience pour « une pêche plus diversifiée, plus durable et plus responsable », Fabien Dulon, directeur général de la Scapêche, reconnaît que les sorties en mer de l'Héliotrope ne sont pas encore rentables. « Mais nous sommes confiants. On se donne deux ans pour tirer toutes les conclusions des essais que nous menons actuellement », souligne-t-il.

L'Héliotrope de 33,8 mètres de long a été transformé en palangrier « pour une pêche automatisée sélective et responsable, unique en France », assure Sylvain Pruvost, président de la Scapêche. Sous la pression de différentes ONG, la filiale d'Intermarché a abandonné la pêche en eau profonde de plus de 800 m. Elle a investi 2 millions d'euros pour transformer le premier bateau français de cette conception. Même si le bateau consomme toujours 1 tonne de gasoil par jour, la puissance de la nouvelle motorisation a été divisée par trois. Il n'y a plus de portiques à l'arrière. Des équipements spécifiques liés à la palangre ont été ajoutés.

Partenariat avec des pêcheurs norvégiens

« On ne pêche pas à la palangre, comme on pêche au chalut », commente Luc Lebras, le tout jeune patron de l'Héliotrope qui a accosté le 17 mai à Boulogne-sur-Mer. « On ne va pas capturer les mêmes espèces dans les mêmes zones de pêche, ni aux mêmes périodes de l'année. Il faut tout revoir et réapprendre notre métier », explique-t-il.

Pour ses vingt-quatre jours en mer, l'équipage se compose habituellement de quinze à vingt marins. Il est relevé soit en Irlande, soit en Écosse. « Sur des fonds allant de 0 à 300 mètres, il faut environ 4 heures pour positionner les lignes au fond, puis on at-tend encore six heures avant de les virer (remonter, ndlr) », explique Luc Lebras. Sur les fonds allant de 300 à 800 mètres, « on file la ligne et on la relève tout de suite ; c'est aussi une façon de lutter contre les puces qui attaquent dès que le poisson faiblit », précise-t-il.

LA SCAPÊCHE EN CHIFFRES CLÉS

La Scapêche, filiale du groupement d'indépendants des Mousquetaires et dont le siège social est implanté à Lorient, est le premier armement français de pêche fraîche. La Scapêche a débarqué 15 985 tonnes de poissons en 2014 selon quatre méthodes de pêche : le chalut, le casier, la bolinche et la palangre. Ses objectifs 2015 visent 18 000 tonnes d'apport. Son chiffre d'affaires réalisé à la première vente a été de 48,4 millions d'euros en 2014. Sa flotte de vingt-trois navires permet de couvrir 60 % des besoins en produits de la mer des magasins Intermarché et Netto.

Des poissons moins abîmés

« On avance tous les jours. On fait des essais dans des zones connues. On travaille également avec deux pêcheurs norvégiens rompus à cette pêche sur des bateaux beaucoup plus grands que le nôtre, mais qui nous donnent des indications précieuses, confie Luc Le-bras. Les Norvégiens ont la culture de la ligne depuis 40 ans. »

Au bout de 4 mois, il reconnaît volontiers que le produit pêché est beaucoup moins abîmé qu'au chalut. « Nous venons de ramener du flétan. Il n'a pas la même couleur que d'habitude », poursuit-il. « En général, on constate aussi que le merlu est beaucoup plus noir… », précise le patron pêcheur. Une meilleure qualité du poisson que les responsables de la Scamer (réseau de distribution) comptent bien valoriser un peu plus à l'étal de leurs poissonneries.

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