Inquiétude sur la pomme de terre d’industrie
« Il y a incontestablement eu une augmentation des surfaces emblavées, mais il ne faut pas exagérer : les chiffres ne sont pas si alarmants». Tel est en substance, le message que veut faire passer Philippe Dequidt, président de l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT). Selon les dernières estimations du syndicat professionnel, la production française s’établirait à 4,6 Mt, soit 6,1 % de plus que sur la moyenne de 1999-2002 mais la production des cinq grands pays producteurs européens passerait à 21,4 Mt soit 2,2 % de moins que sur ces quatre années. Pour la pomme de terre lavable, si certaines régions ont déjà mis de la marchandise sur le marché (par manque de capacité de stockage), la qualité est au rendez-vous et la demande du Sud de l’Europe devrait être active. Ce marché pourrait être favorisé par un important trafic d’agrumes à destination du Nord de l’Europe « Les camions ne rentreront pas à vide », prévoit M. Dequidt, d’autant plus que les prix du gasoil s’envolent. Pour les produits industriels, les producteurs se montrent plus inquiets. « On s’aperçoit qu’il y a une bataille terrible au niveau de la distribution. Nous, derrière, on en subit les conséquences», s’est alarmé M. Dequidt, lundi soir, lors d’une conférence de presse (lire aussi Les Marchés d’hier).
Les industriels font pression sur les prix d’autant plus que la concurrence belge, hollandaise et allemande est bien présente. « On profite du marasme pour nous faire passer des contrats à bas prix et on doit fournir toute l’année comme ça », dénonce le président de l’UNPT qui ajoute que « malheureusement, il y a toujours une corrélation entre les prix des produits industriels et les prix des pommes de terre lavables à destination de l’Europe du Sud».