Innoviandes et le pôle boulonnais en suspens
Sur 71 pôles, 39 ont atteint les objectifs de la politique des pôles de compétitivité, 19 les ont partiellement atteints et 13 pourraient « tirer parti d’une reconfiguration en profondeur ». Tel est le bilan d’évaluation des pôles de compétitivité que dressent les cabinets Boston Consulting Group et CM International, trois ans après leur mise en œuvre. Remis mercredi à François Fillon ce premier rapport s’avère plutôt sévère envers les pôles agroalimentaires. Les pôles Industries et agro-ressources (Champagne-Ardenne, Picardie), Mer Bretagne et Valorial (IAA, basé en Bretagne) se situent certes dans le groupe des bons élèves. Céréales Vallée (Auvergne), le pôle européen d’innovation fruits et légumes (Avignon), Végépolys (Saumur), Vitagora (Dijon) arrivent seulement en milieu de tableau. Et deux pôles, InnoViandes (Clermont-Ferrand) et le pôle filière produits aquatiques (Boulogne-sur-Mer), figurent parmi les 13 derniers du classement. L’État décidera de leur sort en juillet prochain, à l’occasion du comité interministériel pour l’aménagement et le développement du territoire.
« Ce n’est pas le moment »
Le pôle boulonnais, présidé par Jean-Baptiste Delpierre, pourrait être délabellisé. Moins mature que d’autres pôles axés sur des filières déjà structurées en réseau (comme l’aéronautique), ce pôle mériterait une deuxième chance. C’est en tout cas l’avis de Pierre de Saintignion, vice-président du Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais, qui souhaite que « l’État attende la montée en puissance du pôle ». Lors du dépôt du dossier, en mai 2005, Jean Baptiste Delpierre avait demandé « à Paris de donner un signe fort à Boulogne-sur-Mer ». Trois ans plus tard, il semble que Boulogne-sur-Mer n’ait toujours pas convaincu. « Cette annonce tombe très mal » estime-t-on au Conseil Régional. Dunkerque, Calais et Boulogne commencent en effet à se parler. « La pêche est une activité structurante de l’économie régionale. Ce n’est pas le moment d’affaiblir la filière », souligne également Pierre de Saintignon. Il veut plaider le dossier à Paris en accord avec les intéressés et poursuivre coûte que coûte l’action entreprise à Boulogne-sur-Mer. « Même si l’État ne suit pas »….