Ils ont dit
Jérôme Bédier, le président de la FCD, offre un visage policé mais non dénué d’originalité dans le portrait que lui a consacré Libération mercredi dernier. « Je n’aime pas le mot lobby : il ne s’agit pas d’être un groupe de pression à l’américaine. Plutôt de se trouver une place parmi les autres corps intermédiaires de la société, comme les syndicats, pour essayer d’exercer une influence positive », assure-t-il sans vouloir froisser personne. ça, c’est pour le côté professionnel. Côté personnel, on apprend que l’ancien auditeur de Deloitte et protégé de Daniel Bernard se déplace dans Paris en scooter électrique, préfère Tintin à Astérix et lit Tolstoï dans le texte. Si, si...
Les critiques dont font l’objet les agriculteurs à propos de la pollution de l’eau par les nitrates irritent la Coordination ruralequi a une autre explication. Selon le syndicat « il est maintenant scientifiquement établi (...) que le facteur clé de la formation des algues n’est pas le taux des nitrates contenus dans l’eau mais le taux de phosphore. L’obsession anti-nitrates est donc le résultat du très habile et puissant lobbying des «lessiviers» qui a longtemps utilisé les nitrates comme bouc émissaire pour masquer le rôle clé des phosphates provenant des lessives (le phosphore agricole étant fixé par le sol).» La Coordination rurale estime par ailleurs que les nitrates sont loin d’être le grand méchant loup qu’on dépeint. Ils «font partie du cycle de l’azote et du cycle de la vie. Chaque être vivant respire l’azote dans l’air et tout corps vivant, à commencer par le nôtre en contient. On n’a jamais vu personne s’empoisonner en mangeant des légumes, alors que ceux-ci contiennent un, taux considérable de nitrates».
La FNSEAsalue dans un communiqué de presse la mémoire du pape Jean-Paul II. Quoi de plus naturel, quand on sait le rôle qu’a joué notamment la JAC (jeunesse agricole chrétienne) dans la formation de nombre de ses cadres d’hier et d’aujourd’hui. Mais compte tenu d’un climat bien français, le syndicat en passe par quelques contorsions pour justifier sa hardiesse. Aussi, si l’organisation reconnaît que la mort du souverain pontife la touche, c’est bien sûr « quelle que soit notre sensibilité personnelle», « sans remettre en cause la neutralité politique et religieuse de la FNSEA», « sans heurter et dans le respect des convictions de chacun». Mais « ne pas l’exprimer (cette émotion) serait pour beaucoup se renier».
Nicolas Sarkozy a emprunté, une fois n’est pas coutume, l’un des arguments du président de la République pour inciter les agriculteurs à voter oui au referendum. Lors du Grand débat RTL-Le Monde» qui l’opposait à François Hollande, il a estimé qu’il y avait « des tentations extrêmement fortes en Europe pour remettre en cause la PAC. Nous sommes grosso modo parmi les seuls à la défendre. Voter non, c’est remettre en question la PAC».