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Il n’y aura pas d’abattoir public régional en Nord-Pas-de-Calais

Le projet de création d’un abattoir public de taille régionale en Nord-Pas-de-Calais, prôné dans un rapport remis à la Chambre Régionale d’agriculture en 2002, semble de plus en plus compromis.

Le Nord-Pas-de-Calais n’aura pas son abattoir public régional. C’est du moins le sentiment le plus couramment répandu aujourd’hui dans la région. Le dossier a pourtant fait couler beaucoup d’encre et engendré nombre de polémiques et prises de position ! Les pouvoirs politiques ne semblent plus guère pressés à s’engager, et ceci d’autant plus qu’aucun opérateur ne s’est montré très enclin à se positionner. Il n’y a que du côté de l’interprofession régionale où l’on semble encore confiant, et où l’on attende un dénouement favorable d’ici la fin de l’année.

Certains font également remarquer que les choses ont bien changé depuis le rapport remis par le cabinet Blezat-Consulting en juin 2002 à la Chambre Régionale d’agriculture. Celui-ci prônait la création d’un abattoir public de taille régionale près de Saint-Omer (62) en s’appuyant sur des opérateurs comme Pruvost-Leroy de Saint-Hilaire-Cottes (62), Soviba ou les Ets Vancoillie de Compiègne (60).

Depuis trois ans, les rebondissements ont été multiples. D’abord annoncé à Hazebrouck puis à Fruges, il fut ensuite récupéré par la communauté de communes du Pays d’Aire-sur-la-Lys qui présenta son projet en novembre dernier. L’absence d’engagements fermes des professionnels aux côtés des collectivités régionales, puis un renversement de tendance dans les approvisionnements « en minerais », en forte baisse pour cause de réforme de la Pac, font aujourd’hui reculer tout le monde.

Une nouvelle étude commandée par le Conseil Régional et la Chambre Régionale, qui devrait être rendue publique en mai prochain, fait en effet état d’une chute de la production de viande bovine dans les années qui viennent. Rien qui puisse inciter les donneurs d’ordre à pousser la construction d’un tel outil !

Déménagement de Fruges en 2006

Sans compter les pressions discrètes, mais sans doute efficaces du groupe Alliance (groupe ABC) et de son patron charismatique Jean-Pierre Heuzèle dont les installations régionales sont implantées à Noeux-les-Mines et à Saint Pol sur Ternoise dans le Pas-de-Calais ainsi qu’à Amiens et Flixecourt dans la Somme, tout comme celle du groupe Bigard implanté à Avesnes-sur-Helpe. Ce sont autant d’éléments supplémentaires qui ne militent plus en faveur de la création de ce bel outil tant espéré, mais que certains voyaient essentiellement financé par les deniers publics…

Dès lors, on examine aujourd’hui le dossier avec beaucoup plus de pragmatisme. Le déménagement de l’abattoir multi-espèces de Fruges (5 000 à 6 000 tonnes) dans de nouvelles installations sur huit hectares de terrain est défendu par Jean-Jacques Hilmoine, président de la communauté de communes de Fruges. Il est bien engagé et possède le soutien du Conseil général du Pas-de-Calais. Orienté vers les filières de qualité, il devrait permettre de travailler des bêtes en circuit court (abattage familial) et à destination des bouchers (filières de qualité). On prévoit son ouverture pour 2006. Du côté de Boulogne-sur-Mer (voir notre édition du 13 avril dernier), où l’abattoir était menacé par une procédure d’expropriation, et où les Ets Convert souhaitaient un transfert des installations aux frais des collectivités, rien ne dit que la pérennité de l’outil sera réalité.

Les regards se tournent désormais vers les abattoirs privés. Ceux du groupe Alliance (Saint Pol-sur-Ternoise 19 500 tonnes en 2001) et Noeux-les-Mines (18 100 tonnes en 2001) ne tournent pas à pleine capacité. Quant à Bigard, implanté à Avesnes (11 000 tonnes en 2001), il vient d’annoncer vouloir fermer son abattoir de Reims et annonce sa volonté d’agrandir ses capacités, tout en déménageant ses installations d’Avesnes-sur-Helpe vers Feignies (59)

On attendait enfin le déménagement de l’abattoir de Compiègne (les abattoirs du Valois) pour venir renforcer le pôle viandes d’Hazebrouck. Il semble que ce dernier veuille rester à Compiègne où il devrait engager des travaux de modernisation de ses installations. Les prochains mois seront sûrement encore riches en événements.

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