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« Il faut défendre le Parmesan au Codex »

Comme nous l’avons évoqué dans le compte rendu des assises de l’origine à Bordeaux, le Parmesan est dans la ligne de mire des Américains. Ces derniers veulent imposer une norme Codex Alimentarius sur ce fromage. David Thual, secrétaire général d’OrIGin, s’interroge sur les raisons profondes de cette démarche.

Les Marchés : Pourquoi cette offensive sur le Parmesan ?

David Thual : Il existe déjà une norme codex alimentarius (C. 35) concernant les fromages à pâte extra-dure destinés à être râpés. Si les Américains avaient souhaité revoir cette norme, ils en avaient la possibilité. Mais ils ont choisi le Parmesan probablement parce que c’est une AOP. En fait, leur motivation profonde est de pouvoir intervenir sur un produit protégé pour le rendre générique or la Cour du Luxembourg vient d’annoncer que le Parmesan était loin d’être un produit générique.

L.M. : Quels sont les dangers ?

D.T. : Les dangers sont importants. Les Américains disposent au Codex de nombreux pays votants qui sont sous leur influence. Il est certain qu’ils vont peser de tout leur poids pour que ces pays soient présents et votent dans leur sens. Si l’on accepte qu’il existe une norme sur un produit protégé, cela veut dire que tous les cahiers des charges ou toutes les conditions de production des indications géographiques pourront être attaqués. Ce serait créer un précédent, il y aurait en quelque sorte jurisprudence.

L.M. : Que faire pour empêcher la manipulation ?

D.T. : D’abord une mobilisation générale et urgente de tous les états qui veulent faire respecter les indications géographiques. Ensuite démontrer que les produits protégés le sont dans le cadre des accords sur la défense de la propriété intellectuelle, au même titre qu’une marque ou un brevet. C’est ainsi la propriété intellectuelle elle-même qui serait attaquée. Pour notre part, OrIGin va mobiliser son réseau pour expliquer aux vétérinaires du Codex l’importance de la propriété intellectuelle et de sa protection.

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