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IGP et GIE pour la Clémentine de Corse

L'attente des producteurs corses a enfin été récompensée. Deux ans après l'obtention de la CCP, leur demande d'IGP (Indication géographique protégée) a été publiée le 30 septembre au Journal officiel des communautés européennes.

Attendue de longue date, cette reconnaissance intervient peu de temps après la structuration de la filière, qui s'est doté le 1er août d'un GIE (groupement d'intérêt économique) regroupant 60% des intervenants (producteurs, conditionneurs, expéditeurs).

Destinée à améliorer la distribution et commercialisation de ce fruit cultivé dans des vergers situés en bord de mer, l'organisation baptisée Corsica Comptoir va s'atteler dans les semaines à venir à la récolte d'environ 15 000 tonnes de clémentines de Corse. Un chiffre en baisse par rapport à 2004 (23 000 tonnes), qui devrait accentuer sa rareté.

Disponible de début novembre jusqu'à la mi-janvier, ce fruit est dorénavant défini par un règlement européen, qui fixe les calibres autorisés pour l'IGP, la zone de production, le taux d'acidité ainsi que la coloration (comme son «cul vert» caractéristique, qui dépend de l'amplitude thermique entre le jour et la nuit). Se démarquant des cultures extensives, comme celles observées en Espagne, les clémentines corses ont un rendement 2 fois moindre (entre 15 et 20 tonnes/ha). « Avec l'IGP, la profession doit respecter environ 70 critères différents. C'est contraignant, mais cela a dans le même temps entraîné une responsabilisation des producteurs», estime Jean-Paul Mancel, président de l'Aprodec (association pour la promotion et la défense de la clémentine corse). Pour des raisons techniques, le logo IGP n'apparaîtra cependant qu'à partir de la récolte suivante. Compte tenu du cahier des charges, 60 à 70% des fruits seulement peuvent y prétendre. La valorisation des 30 à 40 % restants est d'ores et déjà prévue à partir de l'année prochaine, avec la construction d'une unité de transformation en jus de fruit. Pour le moment, la filière espère d'abord oublier une saison 2004 «assez sombre», avec des prix de vente moyens (départ station) de 0,63 euro par kg, et des prix de vente consommateur débutant à 2 euros.

Des animations pour pousser à la consommation (entre 400 et 500 équivalents journées) sont déjà prévues en magasin. Dans les missions du GIE, le conditionnement et le transport tiennent également une place importante : non traitées après récolte, les clémentines de Corse ne peuvent se permettre de patienter trop longtemps dans le circuit de distribution. Entre la cueillette et l'arrivée sur les étals, le délai maximum est de trois jours, avec moins de 24 heures entre le départ des camions frigos de Bastia et la répartition à Rungis ou dans les points de vente du continent. Passant par les ports de Marseille et Toulon, les producteurs sont plus ou moins tributaires des problèmes de blocages ou de grève qui ont touché la zone dernièrement. La problématique est d'importance compte tenu de la faible fenêtre de récolte et d'expédition.

20 % des vergers ont été restaurés

Confrontés à l'étroitesse des volumes disponibles, les producteurs travaillent avec les GMS et les grossistes ayant un positionnement plus qualitatif que quantitatif, et n'hésitent pas à proposer des clémentines « sur mesure ». Selon la demande des acheteurs, les fruits pourront être plus ou moins feuillus ou acidulés.

À terme, les responsables de Corsica Comptoir espèrent regrouper de 70 à 80 % des intervenants, une volonté de rassemblement qui s'est retrouvée jusque dans les appuis unanimes des familles politiques de l'île. Le travail en commun apparaît d'ailleurs indispensable, avec des défis de taille. Ainsi, 80 % des propriétaires de vergers sont âgés de 55 ans ou plus, et la relève n'est pas au rendez-vous. Le renouvellement des surfaces est aussi un chantier continu. Depuis l'an 2000, 20 % des vergers ont été restaurés, et le mouvement se poursuit. La superficie totale reste cependant stationnaire, ce qui ne fait pas perdre à certains producteurs leur optimisme. « Il faut être confiant dans la reprise, car un retournement de situation peut être rapide. Le rêve serait de retrouver les 2 000 hectares que nous avions il y a trente ans », expliquait l'un d'eux lors de la présentation de la campagne 2005. Avec son positionnement de prix supérieur et sa bonne image, la clémentine de Corse n'est pas dépourvue d'atouts. Elle entend d'ailleurs les exploiter lors de deux vagues de publicité télévisée sur France 3, début novembre et début décembre.

 

Rédaction Réussir

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