IAA : un léger rebond attendu en 2009

L'économie française sera en récession en 2009, avec un PIB en recul de 0,6%, avant « une reprise molle courant 2010 (1,2%) », prévoit la direction des études économiques du Crédit Agricole. Habituellement assez résistante aux périodes de crise, l'industrie agroalimentaire ne devrait pas être épargnée. « En 2008, l'activité des IAA a reculé de près de 2% (ndlr : -1,7% en volume) ce qui est assez étonnant pour le secteur. Cette baisse est liée aux mauvaises performances des boissons. En 2009, l'activité devrait redevenir légèrement positive, à +0,5% en volume », a précisé Philippe Roos, ingénieur conseil senior du service études industrielles et sectorielles du Crédit Agricole, hier devant la presse.
Ce léger rebond serait en partie lié à un redressement de l'excédent du commerce extérieur agroalimentaire de 2%. Mais il serait surtout favorisé par le léger repli des tarifs en GMS, rendu possible grâce à la chute généralisée des prix des matières premières. Un phénomène qui ne permettrait toutefois pas au secteur de retrouver l'activité de 2007, estime la banque verte. « Les GMS, mises à mal en 2008, mettront ainsi la pression aux industriels pour baisser leurs prix et multiplier les offres promotionnelles ; et proposer encore davantage de MDD au détriment des marques des acteurs secondaires », affirme la note de synthèse des prévisions d'activité pour 2009.
Résultat : le grand commerce devrait voir une inflexion forte de sa croissance en valeur, à +1,5% pour les hypermarchés (contre +3,3% en 2008) et +2,2% pour les supermarchés et le hard discount (contre +4,4%). Mais la baisse des matières premières pourrait aussi permettre à la grande distribution de se reconstituer des marges sans forcément la répercuter sur les prix au consommateur, analysent les économistes du Crédit Agricole.
Des coopératives mises en difficulté
Du côté de l'amont, le Crédit Agricole prédit une utilisation accrue des produits azotés par l'agriculture (+2%), la consommation d'engrais phosphatés et potassiques ralentissant de 7 à 8%. Les prix des engrais devraient continuer à baisser, ce qui pourrait poser des difficultés financières aux coopératives ayant constitué leurs stocks au mauvais moment. Pour l'industrie phytopharmaceutique, la banque annonce un -5% en volume, mais nuance en précisant que « la baisse dépendra des conditions climatiques ».