IAA : timides signes de reprise en 2004
Le secteur agroalimentaire a légèrement rebondi en 2004, après une année 2003 particulièrement morose. Selon l’analyse annuelle d’Agreste celle-ci est basée sur les chiffres provisoires de l’Insee pour 2004, l’activité industrielle du secteur a progressé de 0,7 % (contre - 0,6 % en 2003), notamment grâce à une reprise notable au quatrième trimestre (+1%). Ce regain de forme de l’industrie alimentaire doit néanmoins être relativisé. Dans le même temps, l’industrie manufacturière dans son ensemble a connu une reprise nettement plus marquée (+2,1%, après
-1 % en 2003). La hausse de l’activité est en outre très contrastée selon les secteurs d’activité (voir encadré page 3).
Globalement, cette reprise, combinée à la progression des prix des produits alimentaires pendant l’année, a contribué à tirer vers le haut le chiffre d’affaires des IAA. Ce chiffre d’affaires a progressé de 1,6 % en 2004, avec une mention spéciale pour le secteur des viandes, dont le CA aurait progressé de près de 3 %, contre une baisse de 0,8 % en 2003. Cette hausse du chiffre d’affaires des entreprises est cependant également à relativiser, comparée à celle de l’industrie manufacturière (+2,6% sur l’année, après une baisse de 0,5 %). A noter que cette hausse du chiffre d’affaires ne reflète pas de conséquences négatives de la baisse des prix en grande distribution pour l’industrie.
Autre signe positif : cette reprise est en partie liée à la (légère) progression de la consommation intérieure au quatrième trimestre de l’année (+0,4% en glissement annuel).
La consommation (y compris tabacs, ce qui fausse quelque peu les perspectives) est globalement en repli sur l’année (-0,9 %), avec des résultats contrastés selon les secteurs.
Les achats augmenteraient de 2,1 % pour les produits frais (fruits et légumes et poissons frais). Mais la consommation globale de viande, comme on le savait déjà, a reculé de 0,9 % selon l’Insee, après un repli de 1,7 % en 2003. La demande a également été tirée par l’exportation, en hausse de 0,4 % sur l’ensemble de l’année, après une baisse de 1,3 % en 2003. Mais si les échanges ont globalement progressé en 2004, la balance commerciale française n’en a pas profité : les importations ont en effet progressé plus vite l’année dernière que les exportations.
La situation de l’emploi salarié dans le secteur est en revanche très préoccupante. En glissement annuel, la baisse des effectifs se situe à -0,6 %, malgré une reprise sensible au quatrième trimestre (+0,4%). Dans ce secteur comme dans d’autres, la croissance n’est plus créatrice d’emplois. Quant aux perspectives d’avenir, elles sont loin d’être euphoriques. Les chefs d’entreprises se montrent en effet très prudents, en raison de carnets de commande peu fournis. Ils s’attendent à un fléchissement de la demande globale, malgré une stabilisation de la demande étrangère.