IAA et commerce : qui s’en occupe ?
        
      
      
      Les premiers pas de Nicolas Sarkozy en tant que président de la République semblent faire bonne impression aux représentants des industriels, même si la nomination d'un gouvernement resserré suscite quelques interrogations. Jean-René Buisson, réélu la semaine dernière à la présidence de l'Ania, n'hésite pas à dire que lui et le nouveau président, « se connaissent et s'apprécient ». Ils ont notamment eu l'occasion de se côtoyer lors de la négociation des accords de juin 2004 sur la baisse des prix en grande distribution. « Son côté opérationnel, actif est intéressant », confie Jean-René Buisson, également membre du bureau et du conseil exécutif du Médef. Mais « le remue-ménage qu'il a voulu dans la répartition ministérielle » soulève deux questions à l'Ania : qui s'occupe du commerce et qui aura en charge la tutelle des IAA ?
Le représentant des industries de l'agroalimentaire semble satisfait de la nomination à l'Agriculture de Christine Lagarde qu'il qualifie de personne « compétente et ouverte ».
Une tutelle forte unique
Après avoir demandé la double tutelle des IAA auprès de l'Industrie et de l'Agriculture ( « qui n'a pas bien marché »), le président de l'Ania s'exprime même aujourd'hui en faveur « d'une tutelle forte unique » de la rue de Varenne, à condition que la ministre ne « passe pas 97 % de son temps à s'occuper de l'agriculture ». Elle pourrait ainsi hériter du programme national pour le développement de l'industrie agroalimentaire (PNDIAA), dont s'occupait le délégué interministériel Nicolas Forissier. Un programme dont plusieurs mesures intéressent l'Ania comme les problèmes liés à l'attractivité des métiers, les kits exports ou encore l'aspect R & D.
Jean-René Buisson signale avoir sollicité un rendez-vous auprès de la ministre. Le président de l'Ania attend aussi une entrevue avec Roselyne Bachelot pour discuter notamment des questions liées à la lutte contre l'obésité, dont Nicolas Sarkozy semble vouloir faire une priorité. Dans son programme électoral, il avait abordé la question de la limitation de la publicité alimentaire dans les émissions pour enfants.
Autre dossier pour l'Ania, autre question : qui va se charger d'analyser le bilan de la loi Dutreil, prévu pour la fin 2007 ? A l’Ania comme à la fédération des entreprises et entrepeneurs de France (Feef), on imagine volontiers qu’après les élections législatives, sera nommé un secrétaire d'État chargé du commerce rattaché à Jean-Louis Borloo.
Le nom de Luc Chatel, porte-parole de l'UMP, député de Haute-Marne, à la tête d'une mission d'information parlementaire sur les relations commerciales en 2005 circule déjà. Un groupe de travail autour de Guillaume Cerutti, directeur de la DGCCRF, planche sur le bilan de la réforme de la loi Galland, mais la question de son aménagement sera sûrement étudiée au niveau d'un minitère. «On espère que la relation industrie/commerce sera au sein de la politique du gouvernement», déclare Eric Renard, porte-parole de la Feef, soulignant que Nicolas Sarkozy avait placé la question du pouvoir d'achat au cœur de sa campagne.
 
        
     
 
 
 
 
 
