Hongrie : l’agriculture a fait les frais de l’industrialisation
Le secteur agroalimentaire hongrois est un des plus avancés parmi les 10 pays prêts à rejoindre l’Union européenne. Il bénéficie d’une forte présence étrangère, conséquente aux privatisations effectuées dans les années 1990. D’importants investissements financiers ont aidé à l’amélioration des produits et de la technologie.
Partenaire privilégiée, l’Union européenne absorbe 46 % des exportations alimentaires de la Hongrie et lui fournit 45 % de ses importations. L’Allemagne est en première place avec 17,2 % des exportations et 10,7 des importations hongroises. Derrière, figurent les Pays-Bas et la France.
L’Hexagone est un partenaire mineur. La Hongrie dirige 3,6 % de ses exportations alimentaires vers la France (dont 2/3 de viande de volaille et de gibier). En sens inverse, 4,2 % des importations hongroises (dont de la viande, des céréales et des aliments pour le bétail) viennent de France. Historiquement, la Hongrie est un pays agricole. Mais sous l’ère communiste, la priorité a été donnée à l’industrie lourde. Nombre de terres fertiles ont alors été sacrifiées au développement industriel du pays. La productivité agricole a été freinée par la planification centralisée, de mauvais gestionnaires et le manque de motivation des travailleurs. L’agriculture hongroise n’est redevenue productive qu’au milieu des années 1990. L’agriculture utilise environ 70 % du sol hongrois, mais les terres cultivées régressent au profit de l’extension urbaine et industrielle.
La part de l’agriculture dans l’économie diminue rapidement. Le secteur emploie 6 % de la main-d’œuvre et contribue à moins de 5 % du PIB. Le marché des produits carnés est principalement composé de celui des viandes de porc et de volaille. Le cochon occupe toujours une place privilégiée dans la culture alimentaire hongroise, à tel point que le saindoux est volontiers utilisé à la place du beurre ou des huiles. Toutefois, les 9,2 millions de Hongrois ont augmenté leur consommation de volaille jusqu’à faire partie des plus grands consommateurs européens. La production avicole a augmenté en conséquence, jusqu’à faire de la Hongrie le principal exportateur vers les Quinze (95 000 tonnes) et le premier fournisseur d’Europe centrale et orientale (36 000 tonnes). Les exportations porcines ne sont pas en reste. En 2001, la Hongrie en a exporté 105 000 tonnes, surtout vers l’Espagne et la Corée du Sud.