Hénaff veut doubler ses ventes à l’export
L’agrément USDA décroché récemment par le conserveur Hénaff, leader français du pâté en boîte, devrait participer à la réalisation de son objectif de doubler d’ici à cinq ans la part de son chiffre d’affaires exporté, actuellement de 10 % sur 49 millions d’euros de ventes de 2007, a confié aux Marchés Loïc Hénaff, directeur marketing de l’entreprise familiale. Le fils de l’actuel Pdg a fait cette annonce mardi, en marge de la visite de presse organisée pour décrire la certification USDA. Indispensable pour entrer sur le marché américain, cet agrément peut se révéler fort utile pour accéder à d’autres marchés en raison de son haut niveau d’exigences en matière de sécurité alimentaire.
« La Chine et la Corée notamment s’inspirent fortement de la certification USDA dans leur propre réglementation sur la sécurité alimentaire », précise Maryse Flamme, vétérinaire chargée par l’Office de l’Elevage d’accompagner les opérateurs en produits carnés vers l’agrément USDA (1). En France, seuls Hénaff et Euralis (deux sites spécialisés en palmipèdes) possèdent le sésame. Mais une dizaine d’entreprises en produits carnés, des salaisonneries en particulier sont sur la ligne de départ, selon Maryse Flamme.
Beaucoup d’incompréhensions
Mais il a fallu se saigner pour que l’administration américaine avalise le nouveau système de sécurité alimentaire du conserveur de Pouldreuzic (Finistère), rappelle Mireille Peuziat, en charge du service sécurité des aliments chez le conserveur. Agréée USDA entre 1972 et 2003, parmi les toutes premières entreprises certifiées Iso 9001 (1993), Hénaff se fait retoquer une première fois, en 2004.
« Nous étions d’accord sur quelques remarques, mais il y avait surtout beaucoup d’incompréhensions », poursuit Mireille Peuziat. En d’autres termes, l’organisation de la sécurité alimentaire ne correspondait plus au nouveau corpus réglementaire américain. Il a tout fallu remettre à plat et se remettre en question avec l’appui de la DGAL, de l’Office de l’Elevage, de la direction des services vétérinaires du Finistère -les DSV sont organismes certificateurs à l’exportation. Information, formation, réorganisation en interne avec création de postes spécifiques…
Le conserveur n’a pas chiffré le coût de la certification qui porte sur l’ensemble de son process, de l’abattage de 40 000 porcs par an vers les lignes séparées de fabrication de produits frais d’un côté, de boîtes de pâté de l’autre -7 000 tonnes de produits finis. Il a fallu réaliser quelques aménagements dans l’usine, créer des postes de contrôles permanents, notamment à l’inspection des carcasses. « L’investissement humain et financier pour obtenir l’agrément est important », confirme Maryse Flamme (Office de l’Élevage). Mais à entendre Loïc Hénaff, le jeu vaut la chandelle, car l’entreprise, cent ans depuis l’année dernière veut s’inscrire « en phase avec le xxi e siècle » .