Haricot vert en conserve : la France, leader contesté
Jouer le jeu du cours mondial est-il le meilleur moyen de s’imposer sur le marché international ? C’est la question que l’on peut se poser à lire l’analyse des statistiques relatives au commerce international de conserve de haricots verts d’Ubifrance réalisée par l’union nationale interprofessionnelle des légumes transformés (Unilet) dans sa dernière revue d’information. Les derniers chiffres livrés par Ubifrance (années 2000 à 2005) révèlent en effet un effritement des positions françaises au profit de productions haut de gamme comme celles du Kenya ou au contraire vendues à bas prix comme celles d’Italie.
Essentiellement fondé sur des échanges de proximité, le marché mondial du haricot vert de conserve – environ 300 000 tonnes demi-brutes par an- concerne surtout les pays de l’hémisphère Nord (Europe, Amérique du Nord), fortement consommateurs. L’Europe est très largement dominante avec 70 % des achats, avec des évolutions très différentes d’un pays à l’autre, ce qui n’est pas sans affecter l’équilibre du marché.
La France, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Italie ou encore la Hongrie ont en effet augmenté leurs achats sur la période récente, la progression des achats français (+120% sur la période) prenant surtout sa source dans les pays d’Afrique. En revanche, l’Allemagne, principal importateur de ce produit (20 % des achats mondiaux), a vu ses achats fondre sur la période 2000-2005 (-38 %) à 30 000 tonnes. La situation touche de plein fouet ses trois principaux fournisseurs, la France, les Pays-Bas et la Belgique.
La France pèse 20 % des échanges mondiaux
La France domine en effet traditionnellement les échanges mondiaux avec 20 % du total. Cependant, sa position est fragilisée par le Kenya et l’Italie. En cinq ans, le premier est passé du 8e rang mondial (avec moins de 5 % des volumes) à la 5e place (10 % des volumes) en commerçant presque exclusivement avec la France, la Belgique et la Hollande. Le pays s’appuie sur une production de haut de gamme, avec des haricots cueillis et rangés à la main (le produit reste plus que rare néanmoins sur les linéaires occidentaux). De son côté, l’Italie, au contraire de la France ou de la Belgique, a décidé de vendre son produit bon marché : cette stratégie lui a permis de percer sur les marchés hongrois, suédois et irlandais. De plus, la France doit aussi compter avec la montée en puissance de la Chine, 6e offreur mondial. Si celle-ci est en retrait sur le marché européen depuis deux ans, elle se développe sur d’autre pays comme la Corée du Sud dont la demande ne cesse de progresser d’année en année.