Haricot : Castelnaudary gagne du terrain
La production de haricots de Castelnaudary (Aude) a été relancée au début des années 90. « La tradition de fabrication du cassoulet traditionnel avait été préservée, mais pas celle de la production des haricots, que l'on faisait pousser entre les rangées de maïs, raconte Serge Vialette, président du Syndicat des producteurs de haricots de Castelnaudary. Nous avons fait le pari, avec les conserveurs et les restaurateurs de la ville, de lui redonner vie. »
Deux variétés de lingots blancs, choisies parmi 80 variétés conservées à Cuba, où se trouve le conservatoire mondial du haricot, ont été retenues et testées. L'élue devait être adaptée à la zone de production -le Lauragais (Aude, Tarn, Haute-Garonne)-, mais elle devait aussi être choisie pour son goût et ses qualités en terme de cuisson. C'est finalement la variété Linex qui l'a remporté.
« Il nous a ensuite fallu apprendre à produire et à gagner en productivité, poursuit Serge Vialette. Nous avons pour cela travaillé avec la chambre d'agriculture de l'Aude (appui technique), le Groupe coopératif occitan (GCO), l'Ensam (Ecole nationale supérieure d'agronomie) à Montpellier et l'Inra. Nous avons aussi mécanisé les cultures en investissant dans des machines brésiliennes, notre souci étant, dans cette région au sol argilo-calcaire, que l'argile ne tache pas les haricots. »
La production a ainsi débuté en 1996 avec une vingtaine d'hectares. Aujourd'hui, 40 producteurs cultivent 300 ha et produisent 700 t de haricots (2004), commercialisés par le GCO. 70 % de la récolte sont utilisés pour le cassoulet par les cinq conserveurs de Castelnaudary (1), 20 % sont achetés par les restaurateurs et traiteurs de la ville et 10 % sont vendus secs, en sacs de jute de 1,5 kg, dans quelques magasins locaux. A terme, l'objectif est d'obtenir 1 500 t de haricots.
Déjà en démarche agri-confiance avec la GCO, le syndicat a déposé un dossier pour l'obtention du Label Rouge, il y a un an et demi.
Il espère obtenir le signe de qualité pour la récolte 2006. « Dès que nous l'aurons, nous tenterons de vendre une partie de notre récolte dans les grandes surfaces alimentaires», conclut Serge Vialette.