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Halte au marketing nutritionnel : « laissez parler le produit »

Haro sur les messages nutritionnels et le marketing santé. Une jeune génération d’industriels tente de se démarquer par un nouveau discours.

«Depuis le premier PNNS, nous sommes dans une cacophonie nutritionnelle amplifiée depuis février 2007 par les messages sur l’alimentation en bas des spot TV. Ce n’est pas dans la culture française et ça ne va pas forcément dans le sens que l’on veut », a alerté Pascale Hebel, directrice du département consommation du Crédoc, jeudi, lors d’une table ronde organisée à Paris sur le thème « Retrouvons le goût du goût ».

A l’initiative de l’événement : Fresh Marketing, jeune société aidant les fabricants de snacks « sains », la plupart anglosaxons, à s’implanter en France (comme les barres de céréales Eat natural, les boissons MangaJo à base de thé vert ou encore les soupes bio d’Organic harvest). Autour de la table : Augustin, cofondateur de Michel et Augustin, Philippe Cantet, directeur d’Innocent smoothie France, Dorothée Dereux, directrice de Costes f & b et Frédéric Maquair cofondateur de la chaîne de restaurants Cojean, quatre jeunes entrepreneurs à la tête de concepts en vogue. Tous se défendent de surfer de manière éhontée sur la nutrition, à l’inverse de grands groupes (Danone, Unilever et Nestlé, pour ne pas les citer) dont la nutritionniste Béatrice de Reynal n’hésite pas à critiquer le discours. « Quand on voit des pubs qui disent que ce que le produit fait à l’intérieur se voit à l’extérieur, elles ne mentent pas, il n’y a rien à l’intérieur, donc ça ne se voit pas à l’extérieur. C’est scandaleux, mais ce n’est pas hors la loi », raille-t-elle.

Plus de « vrai » ultra-frais

En revanche, ce qui pourrait bientôt le devenir, c’est la pratique employée par les industriels du jus de fruits et des compotes d’apposer artificiellement une DLC courte pour faire croire à un produit ultra-frais prisé par les consommateurs urbains. Selon Isabelle Carbuccia, avocate spécialisée dans l’étiquetage nutritionnel, la Commission européenne aurait diligenté une enquête sur le sujet. Une bonne nouvelle pour Dorothée Dereux qui, en association avec les frères Costes, tente de percer avec ses plats préparés, soupes et sauces ultra-frais (présents surtout chez Monoprix). « L’idéal, pour nous, serait de faire du kit d’assemblage. Mais on n’y parvient pas car les distributeurs ne sont pas organisés pour cela et les industriels de la solution-repas ne travaillent pas l’ultra-frais », déplore-t-elle, se référant à la qualité exemplaire de certains produits anglo-saxons. L’ultra-frais est aussi le credo de la chaîne Cojean (12 restaurants) dont le fondateur se dit « agacé par la communication autour des vitamines et de l’équilibre nutritionnel (...) Il faut laisser parler le produit », estime Frédéric Maquair qui rencontre des difficultés pour maintenir une production artisanale de qualité dans sa cuisine centrale du XV e arrondissement quand les volumes de soupes atteignent 800 litres par jour.

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