Grosse dépression pour Fleury Michon

Le vendéen spécialiste des plats cuisinés et du traiteur frais n’est pas au mieux. Depuis le 1 er janvier, son cours en bourse (et donc sa capitalisation) a fondu de 34 % pour atteindre 32 euros. Depuis un an, l’amplitude est encore plus forte, après un plus haut qui a frôlé les 58 euros… Pour l’entreprise basée à Pouzauges, la chute s’explique notamment par la conjoncture difficile sur les matières premières, et par les interrogations des marchés sur la capacité à répercuter cette situation dans les prix de vente. Le broker CM-CIC Securities a ainsi procédé à un sévère réajustement de son objectif de cours, passé de 45 à 34 euros. Les résultats 2007 du groupe ont été bons en termes de volume de vente (+8,8% avec 492 M Eur) et de résultat net (13,06 M Eur, +8,4 %) mais les perspectives 2008 sont plutôt sombres en ce qui concerne la rentabilité. En effet, « les évolutions défavorables des cours mondiaux de nombreuses matières premières mises en œuvre, conjuguées aux difficultés d’en répercuter immédiatement tous les effets dans les prix de vente, nous amènent à prévoir un résultat opérationnel 2008 en baisse d’environ 10 % » a précisé Fleury-Michon récemment. La hausse des coûts de production et des efforts de promotion commerciale ont pesé sur les comptes, et n’a été que partiellement compensée par la montée en puissance des produits stratégiques en 2007. Très franco-français (93 % des ventes sont effectuées dans l’hexagone), Fleury-Michon va devoir s’internationaliser pour tenter d’atténuer sa dépendance au marché national. Le démarrage d’une joint-venture en Espagne est prévu, mais il devrait contribuer à faire reculer fortement le résultat net 2008 (-16 % selon Fleury Michon) avec en parallèle l’augmentation des frais financiers. Le tableau pourrait même continuer à se noircir avec certaines des dispositions de la loi de modernisation de l’économie, qui offrent un peu plus de pouvoir aux grandes surfaces dans le processus de négociation.