Grippe A : l’alimentaire en première ligne
Fonctionner avec 25 % de personnel en moins, c’est le défi lancé par la menace grippale aux entreprises. Le secteur de l’alimentation est en première ligne. Il fait partie des « activités d’importance vitale », définies comme telles dans le plan national de prévention et de lutte contre une pandémie. Une démarche d’anticipation y est « fortement recommandée », passant par l’élaboration d’un plan de continuité. L’enjeu est double : maintenir l’activité au niveau le plus élevé possible et protéger la santé des salariés. Masques, gels nettoyants, serviettes à usage unique, les employeurs doivent s’équiper par mesure de prévention – c’est une obligation légale. Sinon, les salariés peuvent s’estimer en danger et faire valoir leur droit de retrait. L’exercice le plus délicat du plan de continuité est d’identifier les fonctions essentielles et les personnes clés dans l’entreprise. Cela pour prévoir une nouvelle organisation en cas de pandémie. « Les gens vont travailler dans des conditions inédites, prévient Jack Bernon, responsable du département Santé travail de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact). Il faut réfléchir à l’organisation en mode dégradé. Ce qu’on va imaginer des situations dégradées va permettre d’apprendre un certain nombre d’éléments immédiatement utilisables dans l’organisation de l’entreprise aujourd’hui. »