Grippe : comment Inaporc a géré la crise
« On s’est vite trouvé démuni, face à l’ampleur de l’épidémie », raconte Didier Delzescaux, directeur d’Inaporc. La grippe A (H1N1) en a surpris plus d’un. Quand la gestion de crise devient incontrôlable, faire appel à une aide extérieure peut s’avérer nécessaire. C’est la solution retenue par l’interprofession porcine. Petit rappel de la chronologie des faits. Samedi 25 avril, le directeur général de l’OMS affirme que l’épidémie de grippe est une urgence de santé publique. Un emballement médiatique s’ensuit. « Notre procédure interne de gestion de crise a été activée,explique-t-il. Mais le nombre d’appels de journalistes est devenu ingérable. » La diffusion d’informations, via les structures régionales et nationales d’Inaporc, montre ses limites. Notes internes et revues de presse ne suffisent pas. Les adhérents réclament la mise en place d’un Numéro vert. Lundi 27 avril, après trois ou quatre réunions de crise, l’interprofession appelle à la rescousse les centres d’information des viandes (CIV) et des charcuteries (CICT). De là vient l’idée de contacter Protéines. L’agence spécialisée dans la prévention et la gestion de crise est sollicitée le soir même.
Protéines propose l’ouverture d’un site d’information sur internet, à destination des professionnels et des journalistes. Pas de Numéro vert dans l’immédiat. « On a souhaité garder la main dans la communication avec la presse », souligne Didier Delzescaux. Jeudi 30 avril, http://inaporc-grippe.knowings.com entre en scène. Le site reprend toute l’actualité sur l’épidémie de grippe, détaille la position de la filière, contient des questions-réponses. Sa mise à jour est effectuée en temps réel. Mercredi 6 mai, la maintenance est arrêtée. Mission accomplie pour Protéines.
Solutions durables
« La plupart des clients ont un contrat à l’année, signale le directeur général de l’agence, Serge Michels. Notre action est préventive, pour les maintenir opérationnels en cas de crise. Un coordinateur est désigné chez eux, souvent le directeur qualité, le directeur communication. On mène avec lui une simulation de crise tous les ans, on anticipe les sujets chauds, les problèmes à risque. » Protéines a une approche de la prévention et de la gestion de crise basée sur l’investigation scientifique et sociétale. L’agence définit des stratégies de communication et assure la mise en place de solutions durables. Pour cela, elle mobilise du personnel aux métiers très divers : consultant, ingénieur de veille, relation presse. Le coût de la prestation peut ne pas dépasser quelques milliers d’euros, comme dans le cas d’Inaporc. Lorsque survient une crise majeure, l’ardoise est forcément plus lourde, dépassant la centaine de milliers d’euros. De multiples ressources peuvent être mobilisées : des consultants disposés en permanence chez le client, plusieurs attachés de presse, un centre d’appel téléphonique, une veille… Le tout pendant un certain temps, facteur qui n’est pas toujours maîtrisable.