Grippe aviaire : en Vendée, les producteurs Label restent sereins
Les mesures de protection contre la grippe aviaire se multiplient en France, mais aussi dans le reste de l’Europe Jeudi, trois länder allemands ont annoncé des mesures de confinement sur les volailles. Même si plusieurs experts locaux ont exprimé leurs doutes sur le bien-fondé de ces mesures. «Seuls des oiseaux sains» participent aux migrations, a indiqué Ortrud Werner, directrice du Laboratoire national sur la grippe aviaire. «Le plus grand danger pour l'Allemagne réside dans l'importation illégale d'oiseaux infectés ou malades», selon elle., depuis le mois de juillet. Pourtant, Gérard Herbreteau, éleveur de volailles label rouge en Vendée ne semble pas inquiet. Même, si les élevages de plein air sont a priori plus exposés. « Pour le moment nous n'avons reçu aucune mesure spécifique à prendre de notre syndicat », explique-t-il.
L'exploitation de volailles, située à Saint-Martin des Noyers, est composée de 2 bâtiments de lapins et 4 autres qui abritent 17 200 poulets. Chaque bâtiment occupe une surface de 400 m2 pour une densité de 4 300 poulets, soit une moyenne environ de 11 poulets au mètre carré. Converti aux bienfaits du label rouge dans les années 80, Gérard Herbreteau a rejoint le GIE « Fermier du bocage vendéen » (groupe Arrivé, marques Maître Coq et volailles “Fermières de Challans”) qui compte actuellement 86 adhérents sur une surface de 90 000 mètres carrés.
Un cahier des charges qui donne des garanties
« L'eau et la nourriture des poulets sont placées depuis bien longtemps à l'intérieur des bâtiments », résume l'éleveur qui avait pris cette initiative avant la directive du gouvernement. Surtout, le label rouge apporte selon lui toutes les garanties dans le domaine du suivi sanitaire des animaux. « Nous avons un vide sanitaire de 18 jours minimum après le départ de la bande durant lequel un programme de nettoyage et de désinfection est réalisé, poursuit-il. Pendant la période allant de 6 semaines d’âge jusqu’à l’abattage, la présence d’autres animaux domestiques est interdite sur le parcours, en même temps que les volailles».
S'il n'y a pas lieu de s'affoler, la question est tout de même prise au sérieux. Fin juillet, un cas de maladie de Newcastle, découvert dans un élevage de Loire-Atlantique, avait fait l’effet d’un coup de semonce. « Nous restons attentifs» ajoute-t-il.
Selon les experts, le risque de la contamination par les oiseaux migrateurs est faible, et si, il y a inquiétude, elle émanerait plutôt du risque éventuel d’un voyageur qui ramènerait le virus par ses chaussures rappelle Gérard Herbreteau. Les mesures de confinement adoptées aux Pays-Bas puis dans certaines länder allemands lui paraissent donc très excessives.