Grève des équarrisseurs
Les cadavres d’animaux de ferme ne sont plus ramassés dans la campagne et posent des risques de pollution ou d’épidémies dans plusieurs départements, les équarrisseurs chargés de cette tâche ne voulant plus le faire, faute d’une rémunération suffisante. Les équarrisseurs sont confrontés depuis plusieurs années à de graves problèmes financiers du fait d’une baisse de la rentabilité de leur activité, indique-t-on dans la profession. Ils jugent « que ce n’est pas à des entreprises privées d’assurer à leurs frais le service public », qui consiste à disposer chaque année de 2,5 millions de cadavres d’animaux.
Des problèmes de ce type ont été signalés notamment dans la région de Metz et dans la Drôme. Les équarrisseurs, dont le nombre est tombé en dix ans de 250 à moins d’une vingtaine aujourd’hui, ne facturent traditionnellement pas leur prestation, mais disposent de la dépouille dont ils tirent divers sous-produits pour l’industrie (farine de viande, cuir, graisses…). Toutefois, la concurrence des produits importés (protéines et huiles végétales) a fait chuter les cours de ces sous-produits, abaissant la rémunération des équarrisseurs qui déclarent aujourd’hui « travailler à perte ». Plusieurs équarrisseurs ont renvoyé leur « licence de ramassage » aux pouvoirs publics. Alertées, les autorités ont réuni en décembre dernier, conformément à la loi de 1975 qui régit l’équarrissage, des commissions départementales mixtes dont certaines ont fixé un prix plancher. Mais il n’est pas stipulé qui, du propriétaire ou des collectivités locales, doit régler cette prestation, d’où un grand nombre de litiges. Les équarrisseurs estiment que le coût de leur prestation revient au niveau département au prix d’un paquet de cigarettes par an et par personne. Ils citent l’exemple du Pas-de-Calais, région dans laquelle le ramassage d’animaux morts est organisé depuis douze ans par les communes à la satisfaction de tous (…).