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Graindorge : « le Camembert de Normandie est sauvé »

Après le vote du comité des AOP laitières, agroalimentaires et forestières en faveur du nouveau cahier des charges du Camembert de Normandie, Thierry Graindorge, président de la société Graindorge et membre du comité des AOP fait le point sur l’avenir de ce produit emblématique. Le Camembert de Normandie a suscité depuis plus d’un an un intérêt certain des consommateurs et des médias qui peut se résumer ainsi : « Touche pas à mon camembert ! »

Les Marchés : Quelles sont vos premières impressions après ce vote positif ?

Thierry Graindorge : Permettez-moi d’abord de penser à tous nos producteurs de lait qui ont vécu dans l’inquiétude depuis plusieurs années et qui aujourd’hui doivent se sentir soulagés. Je note également que le Camembert de Normandie a réuni derrière lui des professionnels motivés et une masse importante de consommateurs et de médias pour soutenir ce produit et je les en remercie. C’est la raison qui l’a emportée. Mais le respect de nos institutions m’oblige aussi à attendre la signature de notre ministre afin que notre soulagement soit officialisé. Celà ne devrait pas poser de problèmes compte tenu de l’engagement pris par Michel Barnier lorsqu’il est venu au Festival des AOC à Cambremer au mois de mai.

L.M : Quelles vont être les conséquences à l’avenir ?

T.G : Elles sont multiples et maintenant nous allons travailler à les mener au bout car ce nouveau cahier des charges va demander encore des efforts à tous les stades de la filière. Le maintien du lait cru n’est qu’une partie de ces aboutissements, l’objectif est d’établir de façon pérenne un lien fort avec notre terroir. Celà suppose de mettre en pratique toutes les composantes de ce lien qui passent notamment en amont par la réduction de 50 % de la zone géographique pour se recentrer sur la zone de bocage, par la normandisation du troupeau, l’allongement de la durée de pâturage, l’alimentation au foin l’hiver. Concernant l’aval, le maintien de l’emprésurage en bassine, le moulage fractionné en 5 fois à partir de caillé non-brisé, la durée d’affinage en hâloir et l’emballage en boîte en bois. Enfin, nous espérons que notre victoire serve d’exemple pour d’autres productions dans le maintien ou le retour vers le lait cru qui est un produit sain et dont tous les aspects positifs pour la santé humaine ne commencent qu’à être découverts.

L.M : Ces pratiques sont-elles contraignantes ?

T.G :Nous étions déjà très proches de ces règles, et pour nous c’est une concrétisation. Les producteurs devront être aidés dans leurs efforts car ces mesures contribuent autant à la qualité et la typicité du produit, mais aussi à la protection de l’environnement et notre ministre envisage de pouvoir reconvertir certaines aides de la PAC vers ce type d’élevage.

L.M : Qu’est-ce qui va changer pour vous ?

T.G :Nous avons déjà noté une progression importante de nos ventes chez tous ceux qui sont restés au lait cru. Cette décision du comité de l’Inao va permettre au consommateur de faire réellement la différence entre un vrai produit au lait cru et un produit thermisé ou microfiltré. Il n’y aura plus d’ambiguïté et d’amalgame. L’aspect positif de cette crise aura permis au moins d’expliquer aux consommateurs qui ne le savaient pas la différence entre un vrai camembert « de Normandie » et un camembert « fabriqué en Normandie ». C’est l’AOP qui en sort grandie.

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