Gazole : les grossistes en fruits et légumes appelés à réagir
« Le gazole est un poison lent pour les entreprises de gros en fruits et légumes », alerte l'union nationale du commerce de gros en fruits et légumes (UNCGFL) dans un communiqué. La hausse des carburants présente deux difficultés majeures pour les opérateurs de gros de la filière qui font de la livraison. « Elle affecte un des produits alimentaires dont le prix de vente moyen au kilo est parmi les plus faibles avec une nécessité de livraison quotidienne » et dans de nombreux cas de figure, « notamment les Marchés Publics, les prix sont construits sur des bases de cotation ne tenant pas compte de la variable livraison », explique l'organisation de grossistes. Sur la première partie de l'année 2008, l'UNCGFL évalue l'impact de la hausse du carburant à plus de 1 centime, sur des prix de vente moyens en livraison de 1,25 à 1,35 euro (soit 0,7 à 0,8 % du prix du produit livré). « Lorsqu'on sait par ailleurs que le résultat net moyen des entreprises a été de 1,1 % avant impôts en 2006 (contre 1,3 en 2004 et 2005), le processus vital est engagé pour certaines entreprises », prévient Bernard Piton, président de l'UNCGFL. Pour enrayer cette situation, il estime urgent à court terme au cas par cas « de réviser les contrats pour tenir compte de la nouvelle donne » (par un calcul de revalorisation ou par une optimisation logistique combinant réduction du nombre de livraisons et augmentation des poids moyens livrés). A moyen terme, l'UNCGFL conseille de privilégier le développement de contrats basés sur « des tarifs d'entreprise en fruits et légumes de 1 re gamme », selon les recommandations CCC-Interfel dans le cadre des marchés publics. Elle préconise aussi « des révisions tarifaires périodiques des prix « dits fixes » (notamment en 4 e et 5 e gamme) dont les indexations trimestrielles, semestrielles, ou annuelles garantiraient la prise en compte des hausses des coûts de transport mesurables au travers des indices CNR (comité national routier) ».