Fruits : les producteurs préparent un label « proximité »
A l'instar des pêcheries françaises qui ont décidé de lancer un écolabel (« label bleu ») pour valoriser leurs efforts en matière de développement durable, les producteurs de fruits réflechissent à une marque collective vantant les mérites de l'achat de proximité. « On veut faire du commerce équitable Nord-Nord », avance Emmanuel Demange, directeur de la fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF). Lancée au congrès 2008 du syndicat, l'idée consiste à offrir au plus grand nombre de producteurs un outil permettant la mise en avant de valeurs intrinsèques au produit, autres que sa qualité, comme : l'impact environnemental, le niveau de rémunération pour le producteur, l'aspect social.
Après une étude réalisée auprès des consommateurs, la FNPF s'est aperçue qu'au-delà de la valeur sociale d'un fruit, le consommateur s'intéresse surtout à sa saisonnalité et à la proximité de son lieu de production. « On est aujourd'hui en train de construire la charte d'engagement qui implique chaque maillon de la chaîne. Le point central sera la proximité », confie Emmanuel Demange. Contrairement au label bleu des produits de la mer, ce label n'a pas vocation à être officialisé par les pouvoirs publics. La philosophie s'approche plutôt de celle d'une marque collective. « A l'inverse des cahiers des charges, comme Eurepgap, que l'on subit, pour la première fois ce sera un cahier des charges fait par les professionnels », se félicite Bruno Dupont, président de la FNPF.
« Pas seulement franco-français »
« Aujourd'hui, on a le choix entre le bio et le conventionnel. Nous avons décidé de faire autre chose », poursuit Emmanuel Demange. Le label, appelé « identifiant » par la FNPF, devrait être testé cet été sur un fruit à noyau et cet automne sur un fruit à pépins, pour un développement prévu en 2010. « L'idée n'est pas de faire du franco-français. Une pomme produite en Belgique et commercialisée à Lille aura plus de raison de porter l'identifiant qu'une pomme provenant du Sud de la France », précise le directeur de la FNPF. Si l'initiative est partie de la production fruitière (pourtant très internationalisée), le label devrait aussi se développer en production légumière.