Fruits : coup de frein sur les messages « naturalité » et santé
La filière fruits frais n'a-t-elle pas fait une erreur en axant sa communication sur la naturalité de ses produits et leurs effets bénéfiques sur la santé ? « L'effet pervers du positionnement nature c'est que les consommateurs se disent : « les fruits et légumes ça pousse tout seul », d'où l'idée qu'ils sont trop chers », a analysé Catherine Roty, chargée d'études au CTIFL Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes., cette semaine lors du congrès de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF). Quant au message santé, il ne parle pas aux plus jeunes. Symptomatique, ce commentaire d'un trentenaire recueilli par elle : « On voudrait manger des fruits et légumes pour vivre et pas pour éviter de mourir ». Pour l'experte, les professionnels doivent redonner de la valeur au produit. Comment ? « En reparlant de leur travail ».
Présenter son travail et répondre aux critiques
Dans son rapport d'orientation, la FNPF a adopté plusieurs propositions en ce sens comme la mise en place d'un groupe de producteurs référents susceptibles d'accueillir le public, le lancement de réunions en région avec les consommateurs, ou la mise en place d'un forum de discussion sur le net. Autre idée : profiter de la disparition de la pub sur les chaînes publiques, à certaines heures, pour diffuser des programmes courts (type « du côté de chez vous », de Leroy Merlin) qui pourraient s'appeler « question agriculture » ou bien « tout ce savoir-faire ignoré ».
Un plan de communication interprofessionnel visant à répondre aux critiques sur les fruits et légumes sera également mis en place en 2009, s'est félicité Bruno Dupont, président de la FNPF, mercredi à l'occasion du congrès. Quant à la question des résidus de pesticides qui empoisonne l'image de la filière, Michel Barnier a apporté son soutien à la filière, déclarant devant les arboriculteurs qu'il fallait que « le ministère de l'Agriculture définisse une vraie politique de communication sur le sujet, afin d'éclairer l'opinion publique ».