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Fromages : les AOC résistent dans un contexte difficile

À l’intérieur d’un marché global des fromages en baisse de 1,7%, les AOC fromagères se maintiennent un peu mieux. Suite de notre tour d’horizon conjoncturel entamé la semaine dernière (lire Les Marchés du 14 février).

Lutte contre l’obésité, contre le cholestérol, campagnes favorables aux régimes moins gras… Le contexte n’est pas favorable à tous les secteurs, loin de là. Celui du fromage en particulier. Selon le Cnaol, la baisse de la part de marché des fromages AOC est de 1,3 % en 2003 après une baisse de 4,2 % en 2002. En volumes, depuis cinq ans, la part de marché des AOC est passée de 17,7 % à 15,8 %, soit une baisse de 1,9 %.

Les trois fromages AOC les plus achetés restent le Comté avec 21 300 tonnes, le camembert de Normandie (11 800 tonnes) et le Roquefort (8 700 tonnes). Le panel Cniel/Secodip laisse apparaître un profil de consommateur d’AOC plus âgé (plus de 50 ans) émanant de classes moyennes supérieures plutôt aisées et le mode de consommation aurait tendance à se diversifier.

Les achats consommateurs se font de façon privilégiée dans les GMS (74 %), dont 42,1 % en hypermarchés et 34,9 % en supermarchés. 13,3 % des achats sont réalisés en hard discount et 8,7 % dans les petits circuits et les crémiers (cette part est à prendre avec précaution, voir encadré Secodip). À noter qu’en hard-discount, c’est Leader Price qui arrive en tête avec 15 AOC et Lidl qui ferme la marche avec seulement 5 AOC référencées.

Les rayons coupe sont en chute libre

En GMS, pour les magasins équipés de rayons traditionnels, la chute des achats de fromages AOC est de 12,5 % en cinq ans au profit du libre service. Ce problème n’est pas inhérent aux produits laitiers. C’est l’ensemble des rayons traditionnels des GMS qui semble marquer le pas. Trop d’attente, des prix élevés, des affinages « inégaux », des employés au turn-over important les causes de la désaffection de ce rayon face au libre-service sont nombreuses. Si la marque reste un élément fort du choix du consommateur en libre-service, il n’en va pas de même pour le rayon coupe face auquel l’achat se fera plutôt en fonction de l’appellation du fromage.

Avec 10 389 tonnes exportées, les AOC françaises font figure de petits garçons eu égard aux exportations d’AOC italiennes. Le Parmigiano Reggiano exporte à lui tout seul presque l’équivalent de la production du Comté soit 43 594 tonnes dont 30 174 tonnes sur la seule Europe, en augmentation de 12,54 % en 2003. En France, 5 fromages AOC représentent 86 % des exportations. Dans ce peloton, on retrouve par ordre et en comparatif 2003-2002 : le Roquefort (3 509 tonnes et 11,5 %), le Comté (2 683 tonnes et 4 %), le bleu d’Auvergne (1 418 tonnes et - 17,5 %), le brie de Meaux (714 tonnes et 15,3 %) le Reblochon (550 tonnes et 10 %).

NB : Dans le chapeau de l’article du « Journal de la Qualité » précédent, il est mentionné que « la France est le premier producteur européen de produits laitiers sous AOP d’Europe ». Compte tenu du développement de l’article, les lecteurs auront rectifié d’eux-mêmes que si la France reste le premier détenteur d’AOP en nombre, elle vient très loin derrière l’Italie en volumes produits.

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