Fromage avarié : Galbani ne veut pas qu’on le mélange avec les fraudeurs
L’entreprise italienne Galbani, dont le nom a été cité dans une affaire de fromage avarié recyclé en fromage comestible (révélée vendredi par le quotidien La Repubblica), a affirmé dimanche que ses produits n’étaient « nullement concernés par ces méthodes ». La société Galbani « tient à préciser qu’elle est complètement étrangère aux faits contestés », a-t-elle assuré dans un récent communiqué. Elle reconnaît toutefois qu’elle a eu « dans le passé des relations avec cette affaire », mais dit avoir rompu avec ces pratiques depuis son rachat en 2006 par le géant laitier français Lactalis.
11000 tonnes recyclées
Le groupe a réagi quelques jours après la parution d’une enquête de la Repubblica, révélant que 11 000 tonnes de fromage avarié ou périmé ont été « recyclées » pour ensuite être intégrées à de nouveaux produits fromagers. Des sociétés laitières italiennes mais aussi européennes sont concernées, et le nom de Galbani, principal exportateur italien de fromage dans le monde, a été cité dans ce dossier. Au lieu de détruire leurs produits périmés ou avariés, une quarantaine de grandes entreprises - italiennes mais aussi britanniques, allemandes et autrichiennes - s’en débarrassaient auprès de quatre sociétés, trois basées en Italie et une en Allemagne. Les fromages pourris – certains contenant des vers, des crottes de souris ou des résidus du plastique les ayant emballés et l’encre des étiquettes – étaient « recyclés » en étant mélangés à des produits fromagers « frais », une base ensuite utilisée dans la fabrication de mozzarellas, gorgonzola et d’autres fromages fondus vendus dans toute l’Europe. Cette affaire porte un mauvais coup à des produits qui connaissaient ces dernières années un succès croissant en France. Elle intervient quelques semaines seulement après une autre affaire. En avril et mai derniers, des analyses de lait de bufflonne réalisées dans trois provinces de Campanie (sud du pays) avaient révélé que 14,4 % des échantillons étaient non conformes aux normes européennes concernant la dioxine.