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Fort coup de frein attendu sur les investissements

Selon une enquête réalisée par l’Ania, les industriels de l’agroalimentaire prévoient de réduire de 13 % leurs investissements en 2009, en prévision d’une stabilisation de leur chiffre d’affaires et d’une tension sur leurs marges.

Prudents, les industriels de l’agroalimentaire prévoient de réduire de 13 % en moyenne leurs investissements cette année, après les avoir augmentés respectivement de 4 % et 5 % les deux années précédentes. Malgré ces déclarations, recueillies dans une enquête réalisée par l’Association nationale des industries agroalimentaires (Ania) auprès de ses adhérents en avril 2009, leur représentant Jean-René Buisson se montre plutôt optimiste. Quelles conséquences aura la crise financière et économique sur la santé des industries agroalimentaires ? « Le moment de vérité est attendu en septembre. Pour l’instant, il n’y a pas de drame, nous n’avons pas le sentiment d’une aggravation », a déclaré le président de l’Ania lundi, à l’occasion du bilan annuel du secteur. Concernant la crise du crédit, 35 % des entreprises ayant répondu à l’enquête de l’Ania ont indiqué connaître des difficultés avec leurs banques. « En général, nous avons traité la situation avec un correspondant agroalimentaire mis en place dans chaque grande banque nationale », a rapporté Jean-René Buisson. En revanche, l’inquiétude est plus grande sur la question de l’assurance-crédit pour laquelle une cellule de crise a été constituée par l’Ania avec Groupama.

Concernant le contexte économique, « sur le premier trimestre, la consommation tient(à l’exception de quelques secteurs comme les produits laitiers, ndlr) et nous sommes plutôt optimistes sur la reprise des volumes », a indiqué Jean-René Buisson. La baisse des prix de vente des industriels de 1 à 2 % (par rapport à 2008), négociée en février par la grande distribution, devrait y contribuer. Même si Jean-René Buisson tient à préciser que les fournisseurs ne sont pas maîtres des prix pratiqués en rayon : « Tout dépendra des marges des distributeurs ».

La volatilité des prix affecte les marges des PME

En 2008, les industries agroalimentaires ont enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 5,5 %, à 162,9 milliards d’euros. Une évolution que l’Ania attribue essentiellement à la hausse des cours des matières premières, répercutée à 25 % par les fournisseurs dans leurs tarifs. « Nous sommes entrés dans un cycle de volatilité des matières premières, sur laquelle les agrocarburants peuvent peser à terme. Tout l’enjeu est de s’y ajuster », commente Jean-René Buisson. Ces fluctuations ont un impact sur la marge des entreprises (de l’ordre de 1,5 % à 2 %) et notamment sur les PME (dont les taux avoisinent 0 %). D’autant plus lorsque les volumes de ventes se tassent : en 2008, les ventes en volume des industries agroalimentaires (IAA) ont légèrement reculé, de 0,3 %. « On a souffert, mais globalement moins que ce que l’on pensait et nous faisons mieux que le reste des secteurs industriels », rassure le représentant des IAA. Autre source d’optimisme pour l’Ania : en 2008 le nombre de faillites dans le secteur n’a progressé que de 5 % (soit 1 145 entreprises touchées), quand le reste de l’industrie connaît une hausse de 12 %. Mieux, entre octobre 2007 et octobre 2008, 5 861 créations d’entreprises ont été enregistrées dans le secteur agroalimentaire (soit +36 % par rapport à l’année précédente). Avec la prise en compte des autres mouvements des IAA (comme les concentrations), leur nombre a reculé de 0,2 % l’an dernier, pour atteindre le chiffre exact de 10 568. Le secteur agroalimentaire se targue également de connaître peu de plans sociaux, à l’exception de la fermeture symbolique du site d’Amora au centre de Dijon. « Nous sommes le deuxième employeur du pays derrière la métallurgie avec 142 000 salariés, en baisse de 0,6 % par rapport à 2007, alors que l’ensemble de l’industrie a fait -2 % », souligne Jean-René Buisson.

Renforcer l’apprentissage pour améliorer l’emploi

À l’heure où les chiffres du chômage ne cessent d’augmenter en France, l’industrie agroalimentaire vit même la situation paradoxale de ne pas réussir à pourvoir 10 000 emplois chaque année. Et la situation risque d’empirer. « Seuls 23 % de nos emplois sont occupés par des moins de 30 ans, 28 000 à 33 000 départs en retraite sont attendus dans les années qui viennent, soit 6 000 emplois par an à pourvoir », annonce le président de l’Ania. Consciente de la mauvaise image de ses métiers, l’association annonce qu’elle va réagir dans les prochains mois sur cette problématique. Une convention de développement des emplois en alternance a été signée la semaine dernière avec Martin Hirsch. Elle vise à augmenter de 50 % le nombre d’apprentissages et de contrats en alternance, aujourd’hui respectivement de 1 000 et 2 000.

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