Fondation : Nestlé devance l’Ania
Contrairement à ce que l’association nationale des industries alimentaires (Ania) a pu laisser penser depuis plusieurs mois, la fondation française pour l’alimentation et la santé n’est pas encore née. Cette fondation, créée avec l’Institut française de la Nutrition (IFN), a vocation à être reconnue d’utilité publique. Or la tâche s’avère difficile et pour l’instant seule l’association de préfiguration de la Fondation, créée en janvier 2007, a obtenu la reconnaissance d’intérêt général. Il faudra attendre 2009 au mieux pour que l’édifice prenne réellement forme. Un délai qui semble avoir paru trop long à un géant de l’agroalimentaire particulièrement impliqué dans la nutrition.
Hier, Eugenio Minvielle, p-dg de Nestlé France, a présenté à la presse, à Paris, « Manger bien pour vivre mieux », la fondation d’entreprise Nestlé France qui devrait bénéficier d’un minimum de 1,5 M Eur sur cinq ans (hors frais de fonctionnement). L’objectif de cette fondation : « observer et comprendre ces phénomènes sociaux en évolution rapide qui transforment nos habitudes et notre manière de nous alimenter ». Mexicain, d’origine française, le dirigeant affirme que dès sa jeunesse, il « regardait déjà la France comme le leader mondial des principes de nutrition et de bien-être ». Avec sa fondation, il entend défendre « l’art de la table à la française, en généralisant les valeurs familiales nutritionnelles françaises ».
Remise très showbiz des premiers Nids d’Or
Un comité d’expert pluridisciplinaire a été mis en place. Présidé par le sociologue et anthropologue, Jean-Pierre Poulain, il comprend des personnalités aussi variées que Jean-Paul Laplace, président de l’IFN, Pierre Combris, économiste à l’Inra, Roseline Lévy-Basse, psychologue et psychanalyste ou encore Pascale Weeks, auteur de plusieurs livres de recettes et blogueuse (« c’est moi qui l’ai fait ! »). Ce comité aura pour vocation d’identifier et de sélectionner des travaux traitant de l’exploration des comportements alimentaires. La fondation pourra ensuite financer totalement ou partiellement les projets, apportera un soutien aux appels d’offres publics des grands programmes de recherche européens et accordera trois bourses annuelles de recherche scientifique de 20 000 euros.
Lundi prochain, la fondation sera sous les feux de la rampe, au théâtre des Champs-Elysées, avec la remise des premiers Nids d’Or, visant à encourager des initiatives existantes. Présidé par Maurice Lévy, président de Publicis groupe, le jury compte quelques vedettes de la télévision comme Michel Drucker, Jean-Luc Petitrenaud, Julien Andrieu, et un ancien ministre (Luc Ferry). A la mesure de ses moyens, Nestlé frappe fort avec le lancement de sa fondation. Pour l’instant ses dirigeants refusent de se prononcer sur la participation de Nestlé France à la future fondation « Alimentation et santé ».