FNCL : « On veut sortir de l'idée du prix mensuel »
Faire en sorte que l'on parle davantage de la « valeur du lait » que du « prix du lait », tel est l'objectif visé par la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL) avec la diffusion d'un film pédagogique présenté le 30 janvier à la presse. Intitulé « Valeur et prix du lait : les dessous du système », ce film est d'abord destiné aux entreprises du réseau coopératif laitier et aux associés-coopérateurs. Dans le contexte de suppression des quotas laitiers au 1er avril 2015, l'idée consiste à rappeler au producteur de lait que son revenu « dépendra du volume de production et de la performance économique de sa coopérative », insiste Dominique Chargé, président de la FNCL. L'équation martelée par la fédération est la suivante : « volume de lait apporté x (le prix d'acompte mensuel + le complément de prix) + rémunération du capital social + dividendes = rémunération globale du producteur ». « Le prix mensuel restera important, mais le producteur devra se projeter sur l'ensemble des éléments et juger de sa rémunération annuelle », a précisé Carole Humbert, responsable des questions économiques et juridiques de la fédération laitière. Souhaitant sortir d'une conception « politique » du prix du lait, la Fédération prône dans son dossier de presse « une conception économique de plusieurs prix du lait définis en fonction des réalités et débouchés de chaque entreprise, qui prennent en compte plusieurs indicateurs de marché, les réalités industrielles de l'entreprise, son environnement économique et humain… ».
Le cas néo-zélandaisAux coopératives d'en décider, mais les indicateurs du Cniel (Centre national interprofessionnel de l'économie laitière) pourraient servir de base à la rémunération des volumes de lait historiques. Les volumes produits en plus par l'éleveur étant « plus indexés sur le prix de marché », a lancé Dominique Chargé. Et d'évoquer le cas néo-zélandais où « pour augmenter sa production, l'éleveur laitier doit d'abord engager une année de part sociale ». « À terme, les coopératives pourraient d'ailleurs davantage actionner le levier de la part sociale pour faire face à leurs investissements », a estimé le président de la FNCL.