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Flou artistique sur les marchés...

Depuis le 10 janvier, le commerce continue normalement sur les marchés carnés, mais l’ambiance est tendue. Devant le flou qui entoure l’application de la loi sur la taxe d’équarrissage, tous les opérateurs s’inquiètent et attendent des directives précises.

L’application de la nouvelle taxe d’abattage qui est officiellement entrée en vigueur le 10 janvier entraîne moult remous à tous les stades de la filière.

Pour les bovins, sur les marchés en vif, l’ambiance est morose. Les prix accusent un fort recul depuis une quinzaine de jours, suite à la baisse habituelle de la demande à la fin du mois de janvier.

L’absence de nouvelles sur la prise en charge de la nouvelle taxe vient un peu plus peser sur le moral, et de nombreux commerçants de bestiaux se demandent si les abattoirs n’appuient pas un peu trop fort sur les prix pour en répercuter une partie sur les éleveurs…

Cette pression serait particulièrement sensible sur les animaux destinés à l’export, comme les jeunes bovins. Pour cette filière en effet, même si le pied de facture est finalement accepté, il ne sera pas possible pour les abattoirs, dans le cadre actuel de la loi, de répercuter ce surcoût…

Du côté des acheteurs, on est formel : le commerce continue de suivre la loi de l’offre et de la demande, sans qu’aucune instruction supplémentaire pour faire fléchir les prix n’ait été donnée. En revanche, les opérateurs disent unanimement que le climat est « malsain ». Il sera de toute façon impossible pour une seule partie de la filière de prendre intégralement en charge le surcoût de la taxe (11,8 cents/kg selon le SNIV). Pour l’instant, le dossier n’avance pas puisqu’aucun accord n’a été adopté pour obliger toutes les GMS à payer le pied de facture.

Quelle solution possible pour les grossistes ?

Du côté des grossistes, et particulièrement sur le Min de Rungis, les opérateurs sont très soucieux. Comme ils sont autorisés à le faire, leurs fournisseurs leur envoient les fameux pieds de facture.

Mais presque 100 % des ventes effectuées à Rungis sont destinées à la boucherie de détail, qui a quant à elle refusé l’accord obtenu juste avant Noël (auparavant, seuls les bouchers réalisant plus de 5 millions de F de CA étaient assujettis à la redevance de 3,8 %).

Cette taxe ne figure donc pas sur les factures destinées aux bouchers, et elle ne peut de toute évidence pas être prise en charge par les commerçants du Min. Pour l’instant, eux non plus n’ont pas acquitté cette taxe auprès des abattoirs.

Dans ce cas précis, il va être difficile de trouver une solution rapide au problème. Est-ce que cela pourrait favoriser le développement de la viande d’importation au détriment du produit français ?

Les opérateurs attendent des directives claires

Si, pour l’instant, le commerce suit son cours normal, dans toute la filière les inquiétudes sont grandes.

Il y a manifestement de grandes carences dans le texte de loi qui risquent de mettre en péril une partie de la filière, notamment les grossistes. Un accord avec toute la GMS permettrait de régler une partie du problème, mais une partie seulement. La filière attend actuellement les directives des différentes interprofessions, et plus de clarté du côté du gouvernement.

Espérons que ce surcoût, s’il incombe finalement au consommateur, ne viendra pas peser un peu plus sur les achats des ménages. D’après les derniers chiffres fournis par Sécodip, les ventes de viandes de boucherie ont reculé de 11,6 % en décembre, amenant à un recul annuel de 3,9 % pour des prix en augmentation de 2 % en moyenne.

Rédaction Réussir

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