F&L : les asperges du Sud-Ouest font la foire
Peu présentes en GMS (39 % de parts de marchés seulement), les asperges ont vu leur consommation tomber de 800 à 400 g par personne et par an, en une quinzaine d’années. Aussi, la filière Sud Ouest multiplie-t-elle les initiatives pour séduire le consommateur et doper les ventes, avec de nombreuses animations sur les lieux de vente, avec stand, affiches, conseils... Nouvelle cible en mai : les 350 000 visiteurs de la Foire internationale de Bordeaux.
Une communication axée sur la tradition et le terroir a été choisie par l’Apraa, association de promotion des produits agroalimentaires d’Aquitaine et le comité économique agricole fruits et légumes du Bassin Grand Sud-Ouest, cette année. Un livret-recettes est distribué au salon agricole de Bordeaux, jusqu’au 12 mai. Les producteurs et les grands chefs, présents sur le site de la Foire de Bordeaux, se relaient aux fourneaux, avec la grande distribution (Auchan), Qualité Landes et les entreprises agroalimentaires régionales, et multiplient les actions de découverte produits et les dégustations. Le Bassin Grand Sud-Ouest est la première région de production en Blanche avec 5 000 tonnes produites (50 % de la production nationale organisée), quatre départements leaders – Landes, Gironde, Lot-et-Garonne et Charente-Maritime – et deux terroirs : l’asperge des sables des Landes et l’asperge du Blayais. Trois opérateurs (Prim’co, Prim’land et la Coopérative du Blayais) représentent 90 % de la commercialisation.
Première région de production avec 5 000 t
L’asperge des sables des Landes Label rouge (2 000 tonnes par an, 250 producteurs sur un millier d’hectares) a été la première à avoir son IGP, en 2005. Les surfaces sont en augmentation et la production, de plus en plus spécialisée, se développe. Reste à conquérir les consommateurs, en particulier les plus jeunes, qui boudent un produit jugé cher et compliqué. « Les nouvelles générations attendent de plus en plus de produits alimentaires faciles à préparer », expliquent Maïsadour et Prim’land qui ont lancé le 7 avril « Sabline », la barquette d’asperges pelées micro-ondables en grande distribution (750 g), mise à l’honneur à la Foire de Bordeaux.
Le frais peu consommé
De son côté, l’asperge du Blayais (800 tonnes par an en moyenne produites par 80 producteurs) espère obtenir son IGP, l’an prochain. Le dossier est déposé. Un site internet va voir le jour ces prochaines semaines, pour décliner nouveaux visuel, logo, particularités locales et recettes.
80 % des ventes d’asperges se font en France tandis qu’à l’export (en Allemagne, Suisse et même au Japon qui achète notamment les très grosses asperges du Blayais), les expéditions stagnent. « Le problème de l’asperge reste sa faible consommation », rappelle Jean-Claude Descazeaux, chef de produit au BGSO. Alors « on diversifie un maximum », lance Véronique Camus, la présidente de l’association des producteurs. La coopérative légumière d’Eteauliers que préside Alain Ardouin commercialise 50 % des asperges du Blayais via Brienne-Bordeaux et Rungis. « Le reste est écoulé en vente directe, épicerie fine, détaillants et même expédié en colissimo », rapporte Véronique Camus.
Cette année, la campagne a démarré très tôt, en février, ce qui a permis au Sud-Ouest d’arriver sur le marché, en frais, avant les Espagnols et les Marocains. « La campagne pourrait se prolonger, si mai se met au beau. Ensuite, la conserve d’Espagne, de Chine ou du Pérou prendra le relais sur les linéaires », indique Véronique Camus.