F&L : effet marginal des politiques publiques
Les campagnes publicitaires « Mangez au moins 5 fruits et légumes par jour » ont-elles vraiment un impact ? A entendre Pierre Combris, directeur de recherche à l’Inra d’Ivry-sur-Seine aux Rencontres du végétal organisées à l’INHP (Institut national d’horticulture et du paysage) le 13 janvier, leur effet semble marginal. Les données de l’enquête Inca 1 (enquête individuelle et nationale sur les consommations alimentaires, 1998/1999) indiquaient qu’environ 60 % des adultes avaient en 1999 une consommation inférieure aux recommandations nutritionnelles de 400 g/jour. Sept ans plus tard, l’étude ENNS (Etude nationale nutrition santé) révèle que cette proportion a légèrement diminué puisqu’elle est de l’ordre de 57 %.
Malgré ces chiffres, Pierre Combris affirme que les politiques publiques pour inciter les consommateurs à manger des fruits et légumes sont nécessaires à condition d’être mieux ciblées.
Un marqueur social
Les obstacles à la consommation sont multiples : « Le prix est l’un des facteurs essentiels, explique le chercheur. Il est même un marqueur social, les fruits et légumes étant l’un des groupes d’aliments dont le niveau de consommation apparaît le plus lié au statut socio-économique des ménages et aux inégalités de santé. Le quart de la population la plus pauvre consomme trois fois moins de fruits et légumes que le quart de la population la plus aisée. » Aujourd’hui, le marché alimentaire n’est plus croissant. L’augmentation de la consommation en fruits et légumes ne peut se faire qu’au détriment des autres groupes d’aliments.