Fischer Boel défend les biocarburants
Hausse des prix alimentaires et déforestations ont brouillé l’image des carburants « verts », composante importante de l’arsenal prévu par l’UE pour lutter contre le réchauffement climatique, discuté hier et aujourd’hui lors d’un sommet européen jeudi et vendredi. Inquiète, l’industrie mondiale des biocarburants avait programmé jeudi une grande messe à Bruxelles avec un millier de participants, en même temps que la réunion des chefs d’État. La Commissaire européenne à l’Agriculture Mariann Fischer Boel a assuré à l’assistance que l’UE ne changerait pas son fusil d’épaule malgré le caractère « controversé » des biocarburants. « Nous devons diversifier nos sources de carburants », car « les pénuries restent un danger réel », a rappelé M me Boel, confortée jeudi par des cours du brut caracolant à un niveau record. « N’utilisons pas les biocarburants comme des boucs émissaires expliquant les mouvements de prix des denrées alimentaires », a également prévenu la commissaire, en mettant en avant la forte demande de consommation alimentaire des pays émergents comme la Chine et les mauvaises récoltes liées à la météo en Europe et en Australie. « Les biocarburants sont une arme importante pour la lutte contre le changement climatique », a-t-elle réaffirmé, soulignant la nécessité pour tous les Etats membres d’atteindre l’objectif de 10 % d’incorporation de biocarburants dans les combustibles d’ici 2020. Cette déclaration intervient une semaine après que la directrice du Programme alimentaire mondial (PAM), Josette Sheeran, ait appelé les eurodéputés à la vigilance, à propos des terres « détournées de la chaîne alimentaire » et pénalisant les plus démunis.