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Fin des quotas : Even garde le cap à l'international

Les indicateurs sont au vert pour la coopérative laitière Even, premier actionnaire du groupe laitier Laïta (marque Paysan Breton). Son chiffre d'affaires est en hausse de 5 % à 2,160 milliards d'euros et les perspectives de croissance pour les années futures sont prometteuses, selon ses dirigeants qui s'exprimaient le jour de l'abolition des quotas laitiers.

L'ensemble des dirigeants d'Even avait avancé son rendez-vous annuel avec la presse au 1er avril 2015, premier jour sans quotas laitiers, trente et un ans après leur introduction en Europe. Une date symbolique pour une ère nouvelle qui remplit d'espoir Even, groupe coopératif de 5 350 salariés, qui répartit ses activités entre le lait (60 % du chiffre d'affaires), la distribution alimentaire (25 %) et l'amont agricole pour le reste. « Nous estimons qu'il n'y a jamais eu au-tant d'opportunités pour nous développer, a indiqué le directeur général d'Even, Christian Couilleau. Mais il n'y a pas d'opportunités sans incertitudes. » Le groupe laitier breton s'y est préparé depuis plusieurs années en orientant progressivement son modèle économique vers la fabrication de produits laitiers à valeur ajoutée.

Il n'y a pas d'opportunités sans incertitudes

L'an passé, Even a impulsé un coup d'accélérateur dans sa stratégie de recherche de valeur en annonçant un plan d'investissement massif (80 millions d'euros) dans les ingrédients laitiers secs, sur 2015 et 2016. Elle a maintenu, en 2014, un rythme élevé dans ses investissements, consacrant 40 millions d'euros notamment dans le développement de produits « plaisir » (crêpes fourrées individuelles, yaourts et fromages blancs en tube pour une consommation nomade, etc.) et la fabrication de « nourrettes » (biberons de lait à usage unique) pour l'exportation hors d'Europe. Elle prévoit d'injecter cette année 70 millions d'euros dans ses outils (six en propre, deux en partenariat).

Laïta, dont Even est le premier actionnaire aux côtés de Terrena et Triskalia, a une feuille de route précise: «investir pour innover et internationaliser la coopérative», résume Guy Le Bars, président de la coopérative. La coopérative de Ploudaniel agit dans deux directions. Segmenter son offre pour un marché européen mature sur des produits aux valeurs de plaisir, de praticité et de protection du consommateur. Exporter hors d'Europe des ingrédients secs et de nutrition santé, segment pour lequel Even veut devenir un opérateur référent. En France, Even détient des positions fortes en produits de grande consommation vendus à sa marque Paysan Breton (beurre, fromage, ultrafrais, lait, crêpes) ou en marques de distributeurs. Laïta poursuit en parallèle son développement industriel en Europe. Ses filiales en Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne et Italie « sont en plein essor», dit Even. Elle vient d'ouvrir une seconde usine en Espagne pour accompagner la demande des consommateurs de la péninsule ibérique et du Portugal. Hors d'Europe, elle renforce peu à peu sa présence commerciale en Chine. « Nous avons signé l'an passé nos premiers contrats sur la livraison de produits de grande consommation pour la grande distribution, la restauration hors domicile, en ingrédients secs et en nutrition santé», se félicite Christian Couilleau.

70 % des éleveurs augmenteraient leur production après la fin des quotas laitiers

Sur la part du chiffre d'affaires internationalisable (le lait : 1,3 milliard d'euros), l'exportation représente déjà 38 % dont 20 % vers l'Europe et 18 % sur pays tiers. Elle pourrait représenter 50 % des ventes en 2018, selon Guy Le Bars. Cette stratégie est la seule à même de conforter le revenu des 3 750 livreurs de lait du groupe qui ont été rémunérés, en 2014, à 374 euros pour 1 000 litres en prix de base, plus 9 euros pour 1 000 litres sous la forme de redistribution du résultat.

Dans tous les cas, ces éleveurs ont de l'ambition : « 70 % d'entre eux nous ont fait part de leur intention d'augmenter leur production après la fin des quotas laitiers », précise Guy Le Bars. Sur la dernière campagne, la coopérative leur avait permis d'augmenter leurs livraisons de 15 %, ils ont réalisé près de 7 % de croissance laitière, à 1,4 milliard de litres. À ce rythme-là, la collecte pourrait atteindre 1,6 milliard de litres dès 2018.

Le groupe veille à ce que la production supplémentaire corresponde aux niveaux qualitatifs attendus par le consommateur, y compris sous l'angle sociétal. « Nous avons commencé à proposer aux éleveurs des diagnostics sur le développement durable, maintien de la biodiversité, maîtrise de l'énergie…, dans le but de faire évoluer la certification Agri Confiance », poursuit le président Guy Le Bars.

Nouvelles alliances en France ?

Le groupe Even parviendra-t-il à renforcer ses positions en France tout en se développant à l'international ? Ne lui faudra-t-il pas s'allier ? Une information a filtré dans la presse locale ces jours derniers. Une coopérative partenaire d'Even, l'Armoricaine Laitière (Lanfains, Côtes-d'Armor) devrait entrer dans le périmètre d'Even, au début de l'été. Mais ce ne sont pas ses 42 millions de litres de lait avec ses produits valorisés (yaourts à boire et lait ribot) qui vont booster le volume de Laïta. En revanche, le groupe laitier lorgne avec plus d'insistance le groupe Eurial dont le projet de fusion avec Agrial a été ajourné, il y a quelques semaines.

KRILL: LA DISTRIBUTION COMME AMORTISSEUR

Even distribue des produits alimentaires principalement surgelés depuis de nombreuses années, mais son nom n'apparaît pas. Au travers de sa filiale dédiée Krill, le groupe a constitué un réseau d'enseignes souvent régionales qui couvre tout le territoire français. Un poids lourd pour Even, puisque Krill a réalisé l'an passé 540 millions euros de chiffre d'affaires, soit 25 % des ventes du groupe avec 2 570 collaborateurs (48 % des effectifs totaux). Pour Even, ce secteur d'activité constitue un amortisseur quand les résultats se dégradent dans le lait.

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