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Filières qualité porcines : Midiporc interpelle les élus

La filière porcine de Midi-Pyrénées manque de matière première pour développer ses démarches qualité. Elle l'a expliqué aux élus, à l'occasion de la SISQA de Toulouse.

Le Club des amis du cochon et Midiporc, interprofession porcine de Midi-Pyrénées, ont organisé, à l'occasion du 3e Salon de la qualité alimentaire (SISQA) de Toulouse, une rencontre entre les professionnels et les élus de la région. Il faut dire que la filière porcine midi-pyrénéenne vit aujourd'hui une situation paradoxale qui va l'obliger à trouver des solutions. En premier lieu, de nombreuses filières qualité ont été mises en place IGP Jambon de Bayonne, Jambon de Lacaune -qui a récemment reçu, du Comité national de l'INAO, un avis favorable à sa demande d'AOC-, Labels rouges Porc fermier du Sud-Ouest (IGP en cours) et Porc au grain du Sud-Ouest (IGP en cours), CCP Porc Saveur gourmande, CCP Porc frais du Sud-Ouest (IGP en cours), Porc lourd de pays (CCP en cours), Porc noir de Bigorre (AOC en cours), CCP Jambon de porc noir gascon, CCP salaisons aveyronnaises (IGP en cours), Labels rouges salaisons et saucisse de Toulouse., dont certaines avec l'Aquitaine, sans compter l'appellation Montagne qu'une dizaine d'entreprises de la région peuvent désormais utiliser. Si bien qu'au total, 93 % des porcs élevés en Midi-Pyrénées sont produits sous signe de qualité, chez des éleveurs adhérents des huit groupements de producteurs régionaux. Le premier souci de la filière est que la valeur ajoutée liée à ces démarches ne représente qu'un tiers des surcoûts structurels qu'elle doit assurer.

Mais celle-ci doit surtout faire face à une importante baisse de sa production, soit - 6,5 % en deux ans. 740 000 porcs charcutiers ont été produits en 2004, contre 762 000 en 2003, et cette production ne couvre plus que les 2/3 des besoins des transformateurs locaux. Les éleveurs ont perdu 10 % de leurs effectifs, entre 2002 et 2003, et sont pus aujourd'hui qu'un millier. Départs en retraite, abandons de la production pour raisons économiques, mais surtout impossibilité de s'installer sont les principales causes de cette décapitalisation.

« Entre 1994 et 2002, nous avons traité 200 dossiers, dont 160 demandes d'extension et de modernisation et 40 de créations d'exploitation, ce qui faisait environ 25 par an, témoigne Thierry Rousseau, animateur de Midiporc. En 2003 et 2004, nous avons reçu six dossiers seulement dont deux ont abouti et quatre ont été cassés par le tribunal administratif». Les levées de boucliers des associations d'habitants proches des sites choisis et/ou des écologistes, lorsqu'un projet se met en place, découragent plus d'un candidat, même si son dossier tient parfaitement compte des données environnementales.

Mieux gérer l'impact gouvernemental

La filière midi-pyrénéenne est, en effet, très en avance sur l'étude et la gestion des impacts environnementaux, liés au fonctionnement des porcheries. Elle réalise, depuis 1999, un travail de fond qui se traduit aujourd'hui par deux actions concrètes : la possibilité, pour les éleveurs, de réaliser un état des lieux environnemental de l'ensemble de leurs installations et activités, visant à mieux gérer et à améliorer ce paramètre sur leur exploitation, et le travail pilote de cinq éleveurs sur un SME (système de management environnemental) s'appuyant sur la norme Iso 14001, qui permet de « nourrir une démarche générale de progrès ».

Ainsi, la filière midi-pyrénéenne ne tient pas à rattraper les grands bassins de production européens, mais à consolider ses élevages selon le modèle qui est le sien (ateliers naisseurs-engraisseurs, de taille raisonnable (400 animaux en moyenne), à main-d’œuvre familiale…), tout en rentrant dans un fonctionnement d'écosystème. « On ne peut pas développer un produit de qualité en détruisant l'environnement et en maltraitant l'animal», conclut Yves da Ros, président de Midiporc.

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