filière porcine : Quelle stratégie ?
« Réduire la capacité d’abattage en Bretagne pour améliorer la compétitivité du secteur porcin » est l’une des mesures préconisées par un rapport rendu public le 9 mai par le ministère de l’Agriculture sur l’avenir de la filière porcine. Si Guillaume Roué, président de l’interprofession porcine, conteste certaines parties du document (notamment le fait qu’il juge réaliste d’accroître jusqu’à 27 millions de porcs la production annuelle française en 2015), il ne réfute pas cette idée. « Tout le monde a conscience de la nécessaire restructuration du secteur. Mais personne ne bouge, on est dans le calme qui précède la tempête », confie-t-il. Selon lui, chaque maillon est fragilisé aujourd’hui : la production (par des prix de revient élevés depuis cinq ans), l’abattage-découpe (avec une compétitivité en berne depuis 3 ans) et la transformation (en manque de certaines matières premières, en surproduction et connaissant des relations difficiles avec la grande distribution). Le syndicat des entreprises françaises des viandes (Sniv-SNCP) l’a encore rappelé récemment : l’industrie française d’abattage-découpe de porc a perdu 100 millions d’euros en 2011. Face à cette situation, l’enjeu consiste surtout à répercuter les charges auprès de la grande distribution, estime Guillaume Roué. Le rapport du CGAAER encourage aussi à dynamiser l’export en « renforçant la collaboration administration-profession ». « C’est très bien », commente Guillaume Roué, soulignant qu’il s’agit d’une demande de longue date des professionnels. Autre proposition bien accueillie : celle de faire évoluer le cahier des charges Viande de porc française (VPF) vers le « QS » (référentiel de qualité) allemand. « Le QS allemand est un référentiel de qualité qui est reconnu sur le plan international. Il faut rendre le VPF plus lisible et s’en rapprocher. Nous sommes en train d’y réfléchir dans des commissions internes », confie Guillaume Roué.