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Fedepom : rajeunir l’image de la pomme de terre

Le filet est-il encore le moyen le plus adapté à la commercialisation de la pomme de terre au stade détail ? C’est ce type de réflexion qui orientera les débats du congrès des négociants en pommes de terre.

Le congrès de Fedepom, organisation professionnelle du négoce de la pomme de terre s’ouvre demain, à la Rochelle, sous la présidence de Jean-Michel Loridan. Comme nous l’avons déjà indiqué ( Les Marchés du 16 mai), le thème de cette assemblée porte sur le rôle du conditionnement dans la compétitivité du produit. Devant une consommation en frais rétrogradant régulièrement depuis plusieurs années, la relance de la pomme de terre dans les achats des ménages est une démarche depuis longtemps entreprise, allant des préconisations en matière de qualité et de segmentation aux traditionnelles et nécessaires campagnes de communication. La démarche marketing qu’envisage Fedepom repose sur un autre modèle : le conditionnement, partant du principe que la pomme de terre est à la recherche d’une clientèle jeune. Or, peut-on donner à ce produit une image jeune en le présentant, à quelques rares innovations près, comme on le faisait il y a 20 ans ? Par exemple, le filet est-il encore le moyen le plus adapté à la commercialisation de la pomme de terre au stade détail ? C’est ce type de réflexion qui orientera les débats.

Une campagne exceptionnelle

Outre ce thème central, l’assemblé procédera à l’examen et à l’analyse d’une campagne particulièrement positive, notamment sur le plan des prix qui ont été élevés. Ce qui a d’ailleurs pu poser des problèmes à certaines entreprises de négoce prises entre la hausse des cours à la production et les exigences de la grande distribution. Dans ces conditions, les négociants travaillant sous contrats avec les producteurs donc moins subi les effets de la hausse. Il est cependant à craindre que des producteurs séduits par les prix de marché atteints cette campagne soient tentés par le retour au marché libre. Ce risque menace surtout les régions nouvellement venues à la culture de la pomme de terre car les plus traditionnelles sont fidèles au système elles dont elles savent que, sur la longueur, il leur assure une régularité de recette. Les cours ne connaissent en effet pas toujours les niveaux exceptionnels atteints cette campagne.

Le négoce voit aussi dans cette tentation pour les producteurs de s’éloigner de la contractualisation, le risque d’un renoncement au partenariat, aux règles de la filière. La mise en marché directe qui peut attirer des producteurs, affaiblirait le négoce qui dispose de l’expertise commerciale, des méthodes et des équipements pour l’assurer. Un négoce affaibli, c’est à court terme une production affaiblie. L’exceptionnelle campagne d’exportation 2006/2007 a pu susciter des vocations spontanées d’exportateurs chez des producteurs ; mais là encore les conditions ne seront pas toujours aussi favorables. Renoncer à la politique de filière réserverait de graves déceptions.

Une exportation qui aura fourni cette campagne, un apport primordial au marché de la pomme de terre. Nous avons, dans notre numéro du 16 mai, publié le bilan des sorties en tonnage aux deux tiers de la campagne. En valeur, sur la même période, ces exportations ont représenté 309,6 millions d’euros avec des progressions spectaculaires vers certaines destinations, comme le marché allemand qui a représenté sur cette période 30,3 millions d’euros contre 14 la campagne précédente. C’est un débouché d’avenir car notre production convient bien à la demande du consommateur allemand. Quant à notre traditionnel premier client, l’Espagne, depuis longtemps conquis par la pomme de terre française, ses achats ont atteint depuis le début de la campagne, 119,5 millions d’euros contre 59,6 il y a un an. C’est dire ce que l’exportation représente aujourd’hui pour l’économie de ce secteur face à un marché intérieur décevant.

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