FCO : la gestion budgétaire épinglée
«Lever les ambiguïtés de financement en veillant, dès le projet de loi de finances pour 2009, à la budgétisation des sommes nécessaires à la mise en œuvre du dispositif de lutte contre la FCO. » C'est l'une des principales propositions d'un rapport sur « La gestion de l'épizootie de fièvre catarrhale », rendu public hier par la Commission des finances du Sénat. « Pour 2008, les dépenses supportées par l'Etat au titre de la FCO s'élèvent à plus de 50 millions d'euros au 1er juillet, alors que la loi de finances prévoit environ 2 millions », a dénoncé devant la presse la rapporteure Nicole Bricq (PS, Seine-et-Marne). Au-delà de cette « sous budgétisation », se pose la question du devenir de la participation de l'UE. Elle devrait être réduite, dès l'an prochain, en raison de l'application du régime de droit commun, qui diffère de la vaccination d'urgence. L'aide européenne allouée à la France devrait atteindre environ 87 millions d'euros en 2008.
La 1ère campagne de vaccination insuffisante
« La première campagne de vaccination n'aura vraisemblablement que des effets limités », a aussi déploré la sénatrice. Plusieurs raisons sont avancées : son caractère facultatif, l'absence de réelle coopération européenne et un manque de cohérence, dans certaines régions, entre le calendrier de disponibilité des doses et les contraintes liées à l'élevage. Si le rapport salue la « réactivité » du ministère de l'Agriculture, il avance des critiques sur sa stratégie vaccinale. Contrairement à l'approche scientifique de l'Afssa, qui préconisait une logique centripète de la vaccination, Michel Barnier a choisi de donner notamment la priorité aux régions du Nord-Est, les plus anciennement touchées. « Les zones d'exportation ressentent une grande frustration par rapport à la stratégie vaccinale », a déclaré la sénatrice.
Nicole Bricq s'est par ailleurs montrée sceptique sur la réforme annoncée des modes de financement des risques sanitaires. « Les éleveurs semblent très réticents à l'égard des caisses de solidarité, car ils craignent un désengagement de l'Etat », a-t-elle prévenu.