Nyse Euronext souhaite décliner à Paris le système mis en place sur la place londonienne depuis un mois, permettant de connaître les catégories d’opérateurs œuvrant sur les marchés. Aucune date de lancement n’est pour le moment précisée.
En réaction aux demandes du G20 concernant la régulation des marchés, et notamment face au manque d’information sur les utilisateurs des contrats à terme, Nyse Euronext publie à Londres depuis un mois un rapport d’engagements des opérateurs sur quatre marchés : le sucre, le cacao, le café robusta et le blé fourrager. Il s’agit de classer en quatre catégories les opérateurs, afin de différencier les utilisateurs physiques des contrats à terme des éventuels spéculateurs. Les catégories distinguent les commerciaux (producteurs, collecteurs, négociants, transformateurs, minotiers, meuniers…) des « swaps dealers » qui viennent se couvrir sur les marchés à terme pour une partie de leur marché de gré à gré, des gestionnaires de fonds et des autres opérateurs, pour la plupart des professionnels individuels. « Cela permet de connaître le nombre de positions longues ou courtes et de savoir si les opérateurs sont davantage des financiers ou des commerciaux. Nous allons mettre en place ce système à Paris, mais nous n’avons pas d’échéance », indique Lionel Porte, chef de produits matières premières chez Nyse Euronext. À Paris, Euronext a déjà limité les positions des clients en fonction du nombre de lots détenus à l’approche de l’échéance, pour « une bonne exécution du contrat à la livraison ».
Des échéances étendues à trois ans
Par ailleurs, Euronext s’est félicité de la progression de ses contrats à terme et d’option. « À fin octobre 2011, nous avons déjà négocié davantage que sur l’ensemble de l’année 2010 sur notre contrat blé meunier. Ce contrat est devenu cette année le plus important. Il y a également une forte augmentation d’utilisation d’option sur le maïs notamment », se réjouit Lionel Porte. Euronext se satisfait des résultats du contrat sur l’orge de brasserie lancé mi-2010. « Ce contrat est utile autant pour les acteurs de l’amont et de l’aval. À l’échéance du 4 novembre, nous avons atteint 238 lots à la livraison, ce qui est satisfaisant. Il faut du temps pour acquérir de la liquidité sur les marchés », explique Lionel Porte. Pour autant, constatant que beaucoup d’opérations étaient réalisées de gré à gré, Euronext prévoit de modifier, probablement en début d’année 2012, la durée de cotation sur ses contrats blé, colza et maïs, les faisant passer respectivement de huit échéances à douze, de six à dix et de sept à dix. Concernant les produits laitiers, les contrats ont en revanche beaucoup plus de mal à décoller. Si, pour l’heure, les échanges semblent plus que minimes sur le marché à terme de la poudre de lait, Euronext ne prévoit pas de le faire évoluer dans l’immédiat. Les marchés qui devaient être lancés sur le lactosérum et le beurre ne l’ont jamais été. « Le contrat sur la poudre de lait a été lancé dans l’optique de l’après-2015. Nous discutons avec beaucoup de groupes en Europe. La filière laitière n’est pas habituée à ces pratiques. Mais on espère l’encourager à l’avenir », indique Nicholas Kennedy, chef de produits matières premières chez Nyse Liffe.