Euralis : résultats 2006 « en croissance »
Après le trou d’air de 2003 et un résultat tout juste équilibré en 2004, les deux derniers exercices ont vu le résultat net d’Euralis augmenter très nettement pour atteindre 6,2 M Eur en 2006. En commentant mardi les derniers chiffres, le président Christian Pèes s’est montré satisfait du CA de 829 M Eur, sensiblement stable par rapport à l’année précédente. Pour la direction, le léger recul observé (-2 M Eur) est dû à la baisse de participation dans la société de traitement de légumes Soléal – qui sort de ce fait du CA consolidé – et n’est pas représentatif. Sur l’ensemble des activités, le secteur des légumes représente donc la plus forte baisse de chiffre d’affaires (-25 M Eur imputables en partie à Soléal) avec l’agrofourniture (-6,8 M Eur), la vigne (-3,3 M Eur), l’alimentation animale (-1,4 M Eur) et la volaille (-4,8 M Eur).
Toujours plus de gastronomie
Alors que l’activité vin connaît des difficultés persistantes, les résultats enregistrés pour l’alimentation animale et le secteur de la volaille sont directement liés à la crise de la grippe aviaire. « Nous avons perdu jusqu’à 30 % de notre CA sur la volaille et nous nous en sortons plutôt bien », explique M. Pèes. Globalement, la coopérative se concentre sur deux activités : le pôle productions agricoles et distribution d’une part, et le pôle gastronomie d’autre part, chacun pesant environ 45 % du chiffre d’affaires total. Les 10 % restants correspondent au pôle semences, en légère progression.
Mais c’est la gastronomie qui se taille la part du lion dans la croissance du groupe (379 M Eur de CA). En 2006, l’activité grossit de 35,8 M Eur grâce aux dernières acquisitions et à la bonne santé de Montfort (13 % de PDM en GMS, ventes en hausse de 21 %) et de Rougié (RHD). Après la reprise en 2005 des plats cuisinés haut de gamme « Papillotte », Euralis a poursuivi sa diversification en 2006 en acquérant 25 % du capital de Stalaven, le charcutier traiteur implanté en Bretagne. Michel Depierre, directeur général d’Euralis, estime d’ailleurs que la prise de participation de la coopérative dans Stalaven devrait se poursuivre à l’avenir.
Euralis tient cependant à conserver son ancrage régional, en s’impliquant plus que jamais dans la production de maïs du sud-ouest. Le groupe est en effet parti prenante de l’usine d’éthanol de Lacq, dont elle détient 10 % du capital et qui devrait engloutir à l’horizon 2008 entre 12 et 15 % du maïs du sud-ouest de la France. « Sur un total de 500 000 tonnes par an, nous interviendrons à hauteur de 150 000 t. Ces produits étaient déjà commercialisés, auparavant, il n‘y aura donc pas de révolution sur le chiffre d’affaires. L’intérêt, c’est surtout de consolider le marché local », précise Christian Pèes. Mais la stratégie d’Euralis ne se limite pas aux frontières de l’hexcagone. Le dynamisme du marché mondial du foie gras a réveillé l’appétit du groupe qui a ouvert un bureau commercial au Mexique et pris des participations majoritaires dans le premier producteur bulgare et chez deux opérateurs canadiens.