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Environnement : les IAA sous le poids des taxes et redevances

Source : Agreste
Les industriels de l’agroalimentaire consacrent 0,5% de leur chiffre d’affaires à la protection de l’environnement. La moitié de ces dépenses est imposée par des taxes, cotisations ou redevances.

L’association nationale des industries alimentaires (Ania) a vivement réagi à l’annonce d’une éventuelle cotisation volontaire obligatoire à hauteur de 0,1 % du chiffre d’affaires pour financer un fonds de promotion de la nutrition (lire LM du 6/04), sujet marquant l’actualité de ces jours. Une réaction mal perçue par les associations de consommateurs comme UFC Que Choisir mais qui s’explique du point de vue des dirigeants d’entreprises par la hausse des charges en tous genres imposées au secteur.

Une récente étude Agreste vient par exemple de faire le point sur les dépenses engagées par les industries agroalimentaires de plus de 100 salariés pour la protection de l’environnement. En 2004, elles y auraient consacré 463 millions d’euros, soit en moyenne 0,5 % de leur chiffre d’affaires. Une moitié de cette somme, 224 M Eur, leur est imposée par des redevances, cotisations et taxes. Par ordre d’importance, elles comprennent d’abord des paiements aux organismes oeuvrant pour le recyclage des emballages ménagers comme Eco-Emballage – pour 84 M Eur –, qui concernent surtout l’industrie laitière et celle des boissons. Viennent ensuite les redevances et taxes liées aux déchets (collecte, transport, traitement et élimination) pour 75 M Eur. Entre 2001 et 2004, ce poste de dépenses a augmenté de 74 000 à 87 000 euros par établissement (soit +17,5 %).

L’industrie des viandes est la première touchée, elle a dépensé 31 M Eur pour l’élimination de ses déchets. Enfin, les industries agroalimentaires ont versé 34 M Eur aux communes ou organismes délégataires pour l’usage des réseaux d’assainissement collectif. Ce montant a néanmoins diminué en trois ans du fait des investissements engagés par les industriels eux-mêmes dans leurs propres stations d’épuration.

Les investissements reculent

L’eau demeure le premier domaine d’investissement des industriels de l’agroalimentaire : 55 M Eur ont été engagés en 2004 essentiellement dans le traitement des eaux usées. Celles qui ont déjà des stations d’épurations ont dépensé 81 M Eur en charges de fonctionnement (personnel, entretien...). L’eau représente désormais les trois quarts des dépenses de fonctionnement des industries agroalimentaires. Loin derrière l’eau, les IAA ont investi 14 M Eur en 2004 pour installer des équipements de lutte contre les pollutions de l’air et du climat. Si la somme reste modeste – 12 M Eur – les industriels et surtout les sucriers ont accru fortement leurs dépenses pour la protection du sol et des eaux souterraines ou de surfaces.

Toutefois, d’une manière générale l’étude Agreste constate un recul des investissements en matière d’environnement sur le secteur agroalimentaire (113 M Eur contre 130 entre 2001 et 2003). Les entreprises sont plus nombreuses à s’équiper, mais réduisent leurs dépenses unitaires. Les grosses opérations se font rares, après celles menées précédemment dans l’industrie des viandes, de l’alimentation animale, du travail des grains ou de l’amidonnerie.

En 2004, les sucreries ont consacré 20 % de leurs investissements à la protection de l’environnement. Cette part atteint 8 % dans l’industrie des fruits et légumes, 6 % dans l’industrie laitière, 4 % dans l’industrie des viandes, des boissons ou de l’alimentation animale.

Toutefois, la phase d’investissement pour la protection de l’environnement est loin d’être terminée dans le secteur. Pour preuve : en 2004, un quart des établissements agroalimentaires (essentiellement dans les secteurs laitier, sucre et viande) a effectué une étude ou un audit sur le sujet.

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