Environnement
C’est le débat de la semaine. Dans l’hypothèse d’un gouvernement resserré – que chaque candidat promet généralement avant de constituer une équipe pléthorique –, le ministère de l’Agriculture doit-il être rattaché à une administration plus large ? En clair, faut-il fondre l’Agriculture au sein d’un ministère « de l’Environnement et de l’Agriculture » ou « de l’Economie et de l’Agriculture » ? Il ne faut pas se le cacher : le débat se pose, et pas depuis hier. Il a été tranché dans plusieurs autres pays d’Europe par un rapprochement avec l’Environnement ou la Consommation. La question a même provoqué une mini polémique cette semaine entre le Parti socialiste et l’UMP, le premier accusant le second de vouloir supprimer l’Agriculture, la candidate socialiste ne démentant pas de son côté la possibilité d’un rapprochement entre l’Agriculture et l’Environnement. On sent bien que les pressions sont fortes dans le sens d’une réorientation radicale de la politique agricole, du pacte écologique de Nicolas Hulot qu’ont signé 10 candidats à la présidentielle à la candidature très médiatisée de José Bové. Certes, entre deux maux, il faut choisir le moindre. Rattachée à l’environnement, l’agriculture risque de ne plus devenir qu’une activité économique annexe, pire, un fléau dont il faudrait réduire l’influence. Au sein d’un ministère de l’Economie puissant, les exploitants agricoles seraient au moins reconnus comme des acteurs économiques, des « managers » comme les industriels ou les artisans, et pas comme des charges pour la société. Il reste que le cas français est particulier. Si ailleurs en Europe, la population agricole est devenue marginale, elle peut se targuer ici de peser lourd dans l’économie et dans les urnes.