Entremont-Alliance : situation bloquée
Aucun des syndicats agricoles n'accepte pour l'instant le mode de calcul du prix du lait élaboré par Entremont Alliance sans le feu vert des représentants des producteurs. Tous réclament qu'il soit discuté en interprofession. De bonne source, le ministère de l'Agriculture a donné son feu vert pour y revenir, six mois après l'avis de la DGCCRF qui a considéré la recommandation de prix national comme une entente. Mais rien n'est officiel. Pour l'instant, seul reste sur la table le calcul du prix du lait d'Entremont Alliance, applicable depuis le 1 er octobre et qui figurera sur les fiches de paie à la mi-novembre.
« Ce calcul reviendrait à nous payer 272,80 euros pour 1000 litres sur le quatrième trimestre 2008, soit 68,24 euros de moins que le dernier trimestre de 2007 », déplore Jean Cabaret, porte-parole de la Confédération paysanne dans l'Ouest. Une proposition inacceptable pour les producteurs. Une étude réalisée par le centre d'économie rurale des Côtes d'Armor sur plusieurs élevages laitiers « a chiffré à 371 euros le coût de production de 1000 litres, main d'œuvre comprise », poursuit Jean Cabaret.
Le président de la FRSEA de Bretagne, Laurent Kerlir, explique pour sa part que l'accord signé entre la FRSEA et Entremont Alliance, le 28 août dernier, « n'est pas respecté actuellement ». Ce contrat avait mis fin au blocage des sites d'Entremont Alliance entrepris quelques jours plus tôt par les éleveurs laitiers, sur initiative de la FRSEA. Mais il comprenait aussi une forme de deal : le paiement décalé de 27 euros/1000 litres dus aux producteurs sur le second trimestre au quatrième, contre un nouveau calcul du prix permettant plus de réactivité, mais validé par tous les maillons.
« Nous n'excluons aucune forme d'action pour le moment », prévient Laurent Kerlir, dont les fédérations départementales rencontrent toute la semaine les producteurs laitiers bretons. La Confédération paysanne de l'Ouest réclame aussi un retour au cadre interprofessionnel et se réserve la possibilité d'aller contester l'avis de la DGCCRF d'avril dernier « devant la Cour européenne de justice », précise Jean Cabaret. Contacté par les Marchés, Entremont Alliance n'a pas souhaité communiquer.