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Énergie : un serriste breton face à la crise

Les équipements au fioul souffrent le plus. Illustration chez Martial Cabon.

Au prix de la tonne de fioul lourd aujourd’hui, le producteur de tomates Martial Cabon, installé sur 4 hectares à Plouguerneau (Finistère) et adhérent de Savéol, sait qu’il n’a plus d’alternative. Il doit changer d’énergie pour la prochaine campagne (2008-2009), sinon il ne « remettra pas en culture début 2009 si le fioul continue d’augmenter », dit-il. Il a chiffré l’investissement dans une pompe à chaleur ou une chaudière à bois à 1 million d’euros dont 0,3 million pour les seuls écrans thermiques. Mais sans subventions, pas question de s’engager. Or ce niveau d’investissement n’est actuellement pas éligible à une subvention d’État.

« Compte tenu des délais d’instruction des dossiers, il faudrait que le seuil d’investissement éligible soit déplafonné dans les tout prochains mois, comme s’y était engagé le ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier » lorsqu’il s’était déplacé en avril dans le nord Finistère au sujet des énergies alternatives dans les serres, poursuit le serriste.

Martial Cabon fait partie de cette cinquantaine de serristes équipés de chaudières à fioul qui subissent de plein fouet les hausses vertigineuses de l’énergie. 72 % des 250 exploitations serristes bretonnes s’approvisionnent au gaz naturel et sont moins exposés. En moyenne, ils consomment entre 9 et 10 euros par mètre carré et par an. Les producteurs au fioul dépensent 4 à 5 euros de plus.

Avec moins d’énergie, la production baisse

« Avant la crise énergétique, je dépensais 10 euros par m 2 par an pour produire 20-30 kg de “petits segments” et 45-50 kg de tomates “vrac” et “grappes”. Aujourd'hui, ma dépense est passée à 14,50 euros mais avec une production en baisse de 20 % environ car je chauffe moins » , raconte Martial Cabon. S’il parvenait à changer d’énergie, sa facture serait divisée par deux, plaide-t-il et l’investissement s’amortirait en sept ans environ.

A l’heure actuelle, il ne doit sa survie qu’à sa forte implication dans les petits segments, petites cerises de nombreuses variétés vendues en barquettes en grande surface (60 % de ses surfaces) qui génèrent plus de valeur ajoutée même si elles exigent plus de main d’œuvre. « Sans eux, je n’existerais déjà plus », commente-t-il un rien découragé. L’exploitation qu’il tient avec son épouse emploie 30 salariés équivalent temps plein.

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