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Développement durable : les AOP restent perplexes

L’idée d’introduire des contraintes supplémentaires tenant compte du développement durable paraît excessive à des producteurs qui estiment en être déjà des acteurs.

Le 15 e Festival des AOP de Cambremer, dont la table ronde se déroulait pendant le week-end du premier mai, avait pour thème : « Les AOP, acteurs du développement durable ». Convaincues qu’elles sont enracinées dans le terroir, les AOP (appellations d’origine contrôlée) considèrent que le développement durable est la conséquence de leur pérennité et représente déjà leur quotidien. Pour la majorité des opérateurs présents, il est urgent de ne pas se hâter. Sylvie Grillet-Aubert, présidente de la commission environnement AOP de l’Inao, recueille les avis des professionnels, plutôt mitigés sur le sujet. « Inscrire des éléments environnementaux dans les cahiers des charges mérite que l’on s’attarde sur les conséquences qui en découleront,précise-t-elle. Les AOP ont déjà d’elles-mêmes considérablement recensé les mesures à prendre pour protéger l’environnement et les mettent en pratique. Enfin, beaucoup de cahiers des charges viennent d’être modifiés suite à la réforme et on ne peut pas les modifier continuellement. Nous faisons du développement durable sans le savoir, comme monsieur Jourdain faisait de la prose. »

Déjà beaucoup de surcoûts

Autre aspect qui rend les AOP réticentes : le coût des mesures. « Il subsiste deux types de coûts, précise Leo Bertozzi, directeur du consortium du Parmigiano Reggiano. Les investissements initiaux d’une part, puis, s’ils apparaissent dans les cahiers des charges, les points de contrôle qui augmenteront les coûts des contrôles ». Or, les AOP françaises viennent de subir les coûts du passage au contrôle externe. Rajouter des coûts paraît ainsi une dépense supplémentaire inenvisageable.

Côté social, les AOP estiment que le système lié fortement au terroir nécessite de nombreux emplois. « Beaucoup plus que dans l’industrie, indique Amélie Fercoop, animatrice de l’ODG du Beaufort. Nous avons environ trente nouvelles installations par an. Nous traitons cet aspect social par un cycle de formation afin que chaque nouvel entrant ait l’esprit « Beaufort ». Dans cette formation nous passons tout en revue et automatiquement nous passons par l’aspect social du développement durable, mais sans l’appeler ainsi. »

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