Des stocks record en vue
Le marché céréalier subit toujours les influences des marchés financiers et des nouvelles du front climatique. Or ces arguments deviennent moins convaincants devant le facteur primordial de l’équilibre des marchés qu’est le rapport offre/ demande. On sait maintenant avec une quasi certitude ce que sont ces rapports, autant sur le marché mondial que sur le marché français pour l’actuelle campagne. On peut aussi supputer les perspectives plutôt optimistes, s’agissant des récoltes à venir, alors que la nouvelle campagne démarrera avec des stocks à un niveau que l’on n’avait pas connu depuis longtemps. Notamment sur le marché français où les prévisions de l’ONIGC en février portaient pour le blé tendre sur près de 3,6 millions de tonnes, le chiffre le plus élevé depuis 2004/2005. Le conseil spécialisé de l’office qui se réunit mercredi 11 mars ne devrait pas abaisser cette prévision.
Des disponibilités en ferme importantes
Le stock en organismes stockeurs au 1 er février, atteignait 7,43 millions de tonnes contre 6,63 au 1 er février 2008 et la collecte réalisée à cette date, de 21,8 millions de tonnes contre 23,7 l’an dernier, alors que l’estimation de collecte finale est de quelque 5 Mt supérieure à celle de la dernière campagne. Le retard des livraisons aux collecteurs était donc considérable début février et il n’est pas évident que le rythme se soit franchement accéléré depuis un mois. Les disponibilités en ferme sont donc encore importantes et risquent de devenir pesantes.
L’office conservera-t-il ses prévisions d’exportation vers les pays tiers à 9,5 Mt ? Le trafic portuaire à Rouen a atteint, pour la période du 26 février au 4 mars, 131 321 t de blé (dont, pour l’Algérie 26 000 t, l’Egypte 31 500 t, le Maroc 39 000 t). Au 1 er janvier, elles atteignaient 5,2 Mt, soit 150 % de plus que l’an dernier, même époque. Il restait alors six mois de campagne pour assurer l’objectif, ce qui n’est ni garanti, ni impossible. On notera d’ailleurs que ces sorties effectives au 1 er janvier étaient déjà pratiquement à hauteur des certificats délivrés au 3 mars (5,27 Mt). En revanche, à la même date, les ventes à l’Union européenne portaient sur 3,3 Mt contre 3,65 au premier janvier 2008 ; le bilan final pour le débouché européen risque d’être plus décevant que prévu.
La situation du marché du maïs est moins instable, sur le marché national, que celle du blé. La collecte ne subit pas le même retard puisque 10,6 Mt sont entrées en organismes stockeurs au 1 er février contre 9,7 l’an dernier, à la même date, ce qui correspond à peu près à la différence de collecte globale entre les 2 campagnes. Les ventes à l’UE s’affichaient, au 1 er janvier, à 2,8 Mt contre 1,95 Mt un an plus tôt, ce qui devrait permettre de confirmer les prévisions de l’ONIGC. Le fob Rhin, le 9 mars, était à 123-124 euros tonnes.