Aller au contenu principal

Des relations commerciales de plus en plus formalisées

Rappelons qu’entre commerçants, le principe reste celui de la liberté de la preuve. Celle-ci se fait par tout moyen s’il n’en est pas disposé autrement par la loi , à partir du moment où la relation commerciale elle-même emprunte les voies d’un formalisme accru.

C’est en 2005 que pour la première fois, par la loi Dutreil, les pouvoirs publics imaginent d’appréhender le problème des marges arrières de la grande distribution dans un cadre formel qui, à l’époque, ne vise à régir que la seule coopération commerciale. L’architecture contractuelle est alors celle d’une relation achat/vente négociée sur la base des conditions de vente du fournisseur dont la loi affirme qu’elles sont « le socle de la négociation commerciale ». En parallèle, la coopération commerciale doit, elle, donner lieu à l’établissement d’un écrit obligatoire qui sera soit un contrat unique définissant l’ensemble des opérations de coopération commerciale envisagées pour l’année à venir, soit un contrat cadre nécessitant l’établissement d’un contrat d’application préalablement à chaque opération projetée.

Après les dérives, une nouvelle approche

Les parties doivent également définir par écrit les conditions dans lesquelles le distributeur va rendre au fournisseur des services distincts de la coopération commerciale. Pour améliorer la transparence, la coopération commerciale et les services distincts doivent être facturés par le distributeur au fournisseur dont une partie seulement est alors réintégrable sur le SRP.

Très vite, on sent les effets pervers. Car si la transparence autour de la coopération commerciale s’améliore, les prix au détail, eux, restent élevés. S’enclenche alors, sur la pression des politiques, une nouvelle approche destinée à impacter plus significativement le seuil de revente à perte, ce qui sera fait avec la loi Chatel du 3 janvier 2008 qui retient comme seuil de revente à perte le triple net. Enfin, la loi LME du 4 août 2008 vient renforcer le formalisme en définissant sous le vocable Convention Unique une Convention retraçant les accords des parties sur l’achat/vente, sur la coopération commerciale et sur les « autres obligations qui concourent à la formation du prix », autrefois appelées « services distincts ». La libre négociabilité des conditions de vente du fournisseur est réaffirmée et le contrat signé doit rendre compte des équilibres ainsi trouvés entre fournisseur et distributeur.

Le tout doit être formalisé avant le 1 er mars de chaque année, ou dans les deux mois suivant le point de départ de la période de commercialisation des produits ou des services soumis à un cycle de commercialisation particulier. L’obligation s’impose bien sûr aux relations fournisseurs distributeurs, mais aussi aux prestataires de services. Une amende de 75 000 € peut sanctionner le fait de ne pas pouvoir justifier avoir conclu dans les délais prévus une convention conforme aux exigences de l’article L 441-7 du Code de Commerce.

Quelques secteurs en principe dispensés de contrat

En sont toutefois dispensés les opérateurs qui traitent pour la revente de viande fraîche congelée ou surgelée de volaille et de lapin, d’œufs, de miel et de fruits et légumes destinés à être vendus à l’état frais au consommateur, à l’exception des pommes de terre de conservation. Pour ces produits, c’est un régime inverse qui s’applique : l’écrit n’est obligatoire que si sont prévus des remises, rabais ou ristournes ou une rémunération de services de coopération commerciale ou de services distincts. En théorie, ce dernier régime est donc différent. En pratique, les fournisseurs de tels produits sont assujettis aux mêmes exigences des distributeurs, ce qui pose in fine la question de l’intérêt de la distinction.

Rédaction Réussir

Les plus lus

Œufs : le bond des importations européennes vient d’Ukraine, mais aussi de Turquie

L’évolution des prix des œufs français, au 19 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois par…

Anvol analyse volailles
Poulet : la hausse de 3,7 % de la production française ne suffit pas pour répondre à la demande

La consommation de volailles, et en particulier de poulet, poursuit sa progression amorcée depuis plusieurs années. Les achats…

Dinde en élevage
« La production de dinde est stable en 2025, c’est une bonne nouvelle »

Après plusieurs années de recul, la filière dinde semble retrouver de la stabilité dans les abattages en France. Malgré une…

Les prix des œufs arrêtent leur progression en Europe avant les fêtes

L’évolution des prix des œufs français, au 12 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois…

Avion de la présidence française à Pékin
Agroalimentaire : quels résultats de la visite d’Emmanuel Macron en Chine ?

Emmanuel Macron est rentré de Chine où l’accompagnaient la ministre de l’Agriculture et des industriels des secteurs laitiers…

oeufs en centre de conditionnement
Œuf : les prix se stabilisent mais la tension monte sur le marché

L’évolution des prix des œufs français, au 02 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois par…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio