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Des importations chinoises controversées

L'Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA) vient d'ouvrir des bureaux en Chine.

La découverte de mélamine dans des farines de soja destinées à l’alimentation du bétail provenant de Chine, révélée vendredi par les autorités sanitaires néerlandaises, ne va pas contribuer à améliorer l’image des importations alimentaires chinoises. Depuis le début du scandale de la mélamine, le soupçon s’est accru sur les nombreux produits de l’Empire du Milieu. Concentré de tomates, champignons déshydratés, fraises… : de plus en plus de produits alimentaires chinois arrivent dans les assiettes des Français, sans contrôle systématique, en dépit des craintes sur les conditions de production locale après le scandale du lait contaminé.

Premier producteur agricole du globe, la Chine a vu ses exportations alimentaires bondir vers l’Hexagone de 44 % en valeur entre 2005 et 2007. Cette expansion concerne essentiellement des produits dits « de première transformation » -notamment le concentré de tomates, les fraises, les champignons déshydratés ou les asperges- qui sont destinés à la préparation de yaourts, confitures, jus de fruits ou plats cuisinés. Entre 25 et 30 % du concentré de tomate utilisé en France vient aujourd’hui de Chine, selon l’Association nationale des fruits et légumes transformés (Anifelt). De même, une asperge sur deux en France est « made in China », d’après Eric Marescassier, patron d’une société de négoce entre producteurs chinois et industriels européens.

« C’est difficile de savoir si les produits (chinois) sont sûrs », commente-t-on au Bureau européen des Unions de consommateurs (Beuc). « Le nombre d’échantillons sur lesquels on fait des tests est très limité. (…) Ce n’est pas possible de tout analyse ». Selon Hélène le Bail, chercheuse à l’Ifri, la Chine est confrontée à « de gros problèmes d’insécurité alimentaire », dus principalement à une pollution « en profondeur » de l’eau. Par ailleurs, certains pesticides interdits en Europe « sont utilisés » en Chine, souligne Sébastien Breteau, directeur général d’Asia Inspection, qui réalise des inspections d’usine notamment en Chine.

La Chine pas à la hauteur

Signe des temps, la Commission européenne a jugé que la Chine n’était pas « à la hauteur » en matière de sécurité et l’Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA) vient d’ouvrir ses premiers bureaux en Chine afin de renforcer les contrôles.

Le réseau d’alerte rapide européen (Rassf) a, de son côté, déjà identifié depuis le début de l’année 432 produits alimentaires jugés dangereux provenant de Chine continentale, contre 355 sur la totalité de 2007. L’inquiétude tient également à une zone d’ombre du système : les règles d’étiquetage n’imposent pas de mentionner la provenance géographique d’un ingrédient quand il est intégré à un produit « transformé » (plat cuisiné, yaourt, jus de fruits…). Ce qui apparaît comme une lacune aux associations de consommateurs.

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