« Dépasser les visions simplistes »
Roberto Domenech, représentant des industriels du poulet argentin.
Les Marchés Hebdo : La Chine est-elle le nouvel eldorado des exportateurs de poulets argentins ?
Roberto Domenech : C'est une réitération : la Chine commande le marché. Notre relation commerciale avec ce pays existe depuis vingt ans, à partir de Hong Kong où nous envoyions d'abord des poulets entiers. Nous y avons découvert la demande de pattes, qui étaient pour nous des sous-produits. Nos abattoirs s'y sont adaptés à partir de 2003 lors de la signature des premiers accords bilatéraux. À ce jour, treize sont agréés.
LMH : Exportez-vous en Chine d'autres produits que des pattes ?
R. D. : Nous expédions aussi des ailes, et depuis 2011, des poulets entiers et des cuisses avec os. L'an dernier, le débouché chinois représentait 18 % de nos exportations.
LMH : Quel est l'obstacle pour pérenniser ce marché ?
R. D. : Il y a une vision simpliste de la Chine comme d'un marché gigantesque ayant forcément besoin d'importer sa nourriture. Or, l'État chinois a un ambitieux programme de développement de sa filière avicole. Fin 2012, nous avons reçu à Buenos Aires la visite du Premier ministre chinois qui nous a conseillé de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier… Mais les modes de consommation des Chinois s'occidentalisent vite. Les McDonald's chinois proposent toujours des pattes, mais les nuggets gagnent des adeptes.